Documenti inediti e comunicazioni d’archivio. N. 15, a. 1628. 1019 dition de la Rochelle. Je luy dis que je l’esperois, après Dieu, de Ja nécessité où elle estoit reduicte et de ceste mort qui leur feroit perdre l'esperance de ce secouais. En suitte je luy parlay des affaires publiques, c’est à dire des affaires de M. de Mantoue afin d’essayer de la porter a quelque résolution qui peust empescher les Espagnolz de s’aocroistre si injustement en le ruynant comme ilz prétendent de faire, de laquelle je n’euz du commancement que les mesmes discours cy devant repettez par mes despesches, c’est à dire qu’elle ne se pouvoit fier en personne qu’au Roy, mais qu’avec 'luy elle feroit paroistre qu’elle n’estoit poinct sans courage et qu’elle n’avoit abondoiuné jusques icy la deffence de la justice que parce qu’elle ne «’estimoit puissante de la deffendre sans la France. La prudence ne permettant point que par un zele indiscret et sans mesurer ses forces on joiguist sa ruyne à celle de eeluy qu’on vouloit assister ,adjoustant que S. M. venant à Lyon avec intention de se declarer pour la protection du Duc de Mantoue et la liberté d’Ttalye et que pour cet effet elle fist passer une armée, que S. Sté inet-troit en mesme temps à la campagne douse mil hommes de pied et douse à quinse cens chevaux et que ce nombre d’hommes avec le nttni de S. Sté, qui n’estoient pas seuls capables de deffendre le Due de Mantoue le seroient joinctz avec les forces du Roy, de donner à penser à ceux (pii mettant sous pied la justice, l’horaneur et la raison fse vouloient ac-croistre à quelque prix que ce soit. Je n'av pas neantmoins compris de son discours que son intention soit de joindre ses forces avec celles du Roy qu'après avoir fait entendre aux Espagnolz qu’en cas qu’ilz ne se voulussent desister Ide leur entreprise, alors il s’uniroit avec les forces du Roy et celles de Venitiens pour la conservation de la liberté d’Italye. Pour confirmation de son intention à l’ambassadeur de Venise qui entra après moy, elle demanda combien de gens de pied et de cheval la Republique mettroit en campagne. S. Sté n’estoit jamais passé si avant, aussi vous puis je asseurer (pie de jour à autre ®’ac-croist en elle l’aversion qu’elle a des Espagnolz. Je luy dis que cependant qu’elle alloit différant de se 'declarer, il estoit à citaindre que Casai se ne perdis t. Elle me respondit qu’elle n’est imoit pas que cela fust pour arriver y ayant des vivres et de bons hommes, mais qu’en tout cas l’on pourroit contraindre les usurpateurs de le renklre ne les croyant si imprudens que de vouloir mettre au hasard les estatz qu’ilz avoient en Ttalye pour se conserver une injuste usurpation, et sur ce que je dis à S. Sté qu’il falloit donc dès cette heure elle mist sur pied ce nombre d’hommes qu’elle m’a voit dit vouloir employer pour une si juste cause affin qu’elle les eust presty quand Foecasioue s’offriroit de s'en servir, elle me respondit que bien qu’elle n'eust pas plus Ide quatre mil hommes maintenant qu’elle avoit fait comme les bons et prudens mes-nager qui voulant bastir préparent et assemblent tous matériaux desquels ilz se veulent servir et qu’aussi elle a tellement touttes choses préparées qu'en un instant elle mettroit en campagne les forces dont el'Te se vantoit, ce que d’avoir fait plustost n’eust de rien servv sinon il luy faire de-landre inutilement de l'argent puisqu’elle n’avoit jamais intention de les employer qu'avec S. M., prenant ouvertement la protection du Duc de Mantoue et la deffence |de la liberté les Espagnolz voulans continuer à opprimer l’un et l’autre. J’estime quant a moy, que S. St