336 Rivista delle riviste l’Oocident, accord à effectuer sur l’autorité de Rome, la prépondérance et la primauté de Rome dans l’enseignement de la foi, son autorité effective jusque dans les régions les plus éloignées de l’Orient, la nécessité de son intervention pour guérir les grands maux de PEglise. De tout cela, Saint Basile ne s’est pas fait le docteur foimel mais il en reste du moins le témoin et l’attestateur précieux, comme le montrent très nettement les rapports que les circonstances ont rendus nécessaires entre lui et le Saint-Siège. V. Grumel : Un Théologien nestorien, Babai Le Grand (VI et VII siècle). — E. O. 1923, T. XXII, pp. 153-182, 257-281 ; 1924, T. X, XIII, pp. 9-34, 161-178, 257-275. L’auteur montre comment le problème christologique s’est posé dans la conscience de Babai, le plus grand théologien connu de l’Eglise nestorienne, après quels antécédents historiques, et selon quelle préoccupation doctrinale. Soucieux de maintenir la transcendance et l’inaltérabilité de la nature divine, c’est l’erreur arienne qu’il accuse et qu’il poursuit chez ses adversaires, Cyrille et ses disciples. En exposant selon Babai les diverses causes de l’incarnation, on peut noter le son rendu sous Tinttuence de cette préoccupation. La description du processus de l’économie accentue son opposition à la doctrine cyrillienne. Pour ce qui est de l’union des deux natures en Jésus-Christ, malgré de fortes expressions pour marquer leur intimité, chacune des deux apparaît à part de l'autre, l’humanité absolument complète et pareille en tout à toutes les hypostases humaines, et le Verbe absolument étranger, comme sujet, non comme agent, à tout ce qui se passe dans la chair. Etant donc précisées les notions d’hypostase, de personne, d’union personnelle, telles qu’elles apparaissent dans le système christologique babaien, la sorte d’union qui en résulte reste mystérieuse et insondable, mais elle est bien suffisamment précisée pour qu’on puisse la juger à la lumière de l’orthodoxie, et il n’y a pas lieu de douter qu’elle demeure franchement insuffisante, que la dualité foncière de deux sujets existants persiste dans le Christ, et que l’on se trouve en présence d’un véritable nestorianisme, du véritable nescoria-nisme. 11 importe toutefois d’être juste, et sans ôter la responsabilité qui leur incombe aux auteurs de l’hérésie, de savoir reconnaître à ceux qui furent après eux, une quasi-impossibilité morale à rencontrer la vérité, vu le préjugé issu des antécédents historiques, vu aussi la rigidité native de leurs catégories mentales. Babai avait en égale horreur et Paul de Samosate, pour qui le Christ n’était qu’un homme, et Cyrille, à qui il reprochait de mêler les deux natures ou de les composer pour n’en faire plus qu’une et de crucifier la divinité. Quant à lui, il tenait le Christ pour un homme sans doute, mais un homme uni au Verbe, uni personnellement, et pouvant, à cause de cette union, être appelé Seigneur, Fils de. Dieu et même Dieu. La divinité et l’humanité ou, selon son langage habituel, Dieu le Verbe et Vhomo Domini, sont restées deux natures, deux substances, deux hypostases complètes unies personnellement par adhésion mystérieuse. Dieu habite en l’homme, le Verbe en Jésus, Dieu complet dans l’homme complet. A part le nom de Jésus donné séparément à l’humanité, toutes ces expressions pourraient à la rigueur se justifi^f dans la terminologie babaienne, où hvpostase signifie substance singulière (opposée à l’universel) et où celle-ci, par suite, peut s’exprimer par un terme concret. Ce qui en fait le défaut, c’est l’ensemble des présupposés philosophiques qui y sont impliqués. Les voici en formules: i) Il y a inséparabUité absolue entre nature et hypostase et, s’il s’agit de réalité concrète, absolue identité. 2) Toute substance singulière complète (c’est-à-dire qui n’entre pas dans la composition d’une autre substance) ou nature, ou hypostase, est par le fait même parfaitement autonome, et indépendante, à part de toute autre, et réciproquement, toute substance ou être indépendant est nature ou hypostase. 3) A toute substance singulière, ou nature, ou hypostase, correspond nécessairement sa propre existence. 4) C’est cette existence propre qui met la substance singulière, ou nature, ou hypostase, dam cette indépendance et incommunicabilité parfaite. M. Jugie: La question du Purgatoire au concile de Ferrare-Florence. — E. Ô. 1921, T. XX, pp. 257-269. La question du Purgatoire fut le premier des points controversés entre les deux Eglises qui vint en discussion à Ferrare, à la demande des Grecs. L’exposé de la doctrine occidentale est dû à la plume du Cardinal Julien Cesarini. 11 y est question des peines purificatrices qu’ont à subir les défunts de l’état intermédiaire, avant le jugement dernier et du feu matériel purificateur. Le tout présenté sur le même plan.