60 L’église de St-Laurent et les Pulchériana ma thèse. Mordtmann identifie l’Église de St Laurent avec une mosquée aujourd’hui disparue et dont Paspati nous a conservé le souvenir par un dessin aussi bien que par une description (i). Mais cette mosquée connue alors sous le nom de Sheikh-Murad, n’est qu’une chapelle cruciforme et de dimensions minuscules. Tandisque l’Église de St Laurent, de l’aveu de tous ceux qui l’ont vue, était une église fort grande (2). Au surplus, la lettre de Pétri Damiani (3) précise davantage, nous apprenant que l’Église de St Laurent était de forme basilicale et ne cédait le pas en rien à l’Église de St Laurent qui se trouvait à Rome. Quant à l’Eglise de St Isaïe qu’Antoine de Novgorod visita après celle de Ste Théodosie, on peut admettre, qu’elle se trouvait sur l’emplacement de la mosquée actuelle de Sivri-Cos-Mehmed effendi, tout près de la porte de Djou-bali-Kapou. En effet, le grand incendie, que nous avons cité plus haut, mit au jour, aux abords de cette mosquée, des substructions qui devaient appartenir à quelque édifice de caractère religieux. De là, la grande rue Haïdar mène tout droit à la mosquée de Aachik-Pacha, où je place l’Église de St Laurent. Antoine de Novgorod, après avoir visité l’Eglise de St Laurent, continua son chemin en montant et visita successivement tout un groupe de sanctuaires parmi lesquels l’Eglise du Pantocrator. Or la grande rue Haïdar conduit en montant exactement au Scheikh-Suleyman-Metdjiti qui passe pour être la bibliothèque du Convent du Pantocrator (4). Le couvent même n’est pas loin de là. Le sommet de la petite colline de Aachik-Pacha domine la plaine de la Platéa et toute la Corne d’Or et par ce fait c’est un emplacement digne de l’importance de l’Église St. Laurent. 11 n’y a pas de doute que le quartier de Pulchériana tire son nom des nombreuses fondations pieuses de l’impératrice Pulchérie, qui se groupaient dans son enceinte. Le pluriel de l’article neutre dont le nom de la fondatrice est précédé : rx Uo\jl%Eplx; ou t* HouX^epiavâ, l’indique clairement. Les exemples en sont très nombreux: rx ’ Apeo^£v5ou, roi Ku'pou, -ex 'Apy-xrlou, rx Aiotx,ov£o{ AaupEvxiou [léfiatov va6v. (3) Ducange, Constant. Christiana, Liber IV p. 87. (4) Paspati, BuÇavTtvai Mslixai, p. 352. (5) Théophane, éd. de Bonn, 164, 17. (6) Edition de Bonn, 578.