198 Acolouthie de Marc Eugénicos archevêque d’Éphese de ce monastère et sur les fouilles récentes dont il a été l’objet; on me saura gré de les insérer ici. <( Entre la pointe du Sérail et Gül-Hané, aux environs de Déïmen-Kapou et de Démir-Kapou, des fouilles ont été entreprises pendant la période d’occupation, de 1920 à 1923, par le Corps d’armée français. Voici les principaux résultats qu’elles ont donnés: 1°) La découverte de sous-sols formant un groupe compact et homogène, et s’étendant des deux côtés de la voie ferrée de Roumélie, sur une longueur de 180 mètres et une largeur d’environ 80 mètres. Énormes et d’une solidité impressionnante, ces sous-sols ont soutenu des édifices aujourd’hui disparus, mais dont le plan se laisse lire sans difficulté dans celui des substructions. L’un d’eux, à plan cruciforme, portait l’église Saint-Georges-des-Manganes, dont Michel Psellos a signalé précisément les fondations profondes (1). Un autre, avec ses deux grandes voûtes de 20 m. de longueur, de 5 m. de largeur et d’environ 11 m. de hauteur, soutenait la cour qui s’étendait devant l’entrée de l’église, au milieu du parc du Philo-pation (‘ÎHXoiraTiov). Sur un troisième, qui forme une citerne à trente coupoles, s’élevait vraisemblablement le palais des Manganes, bâti ou plutôt reconstruit par Constantin Monomaque au XIe s., une première résidence impériale s’étant déjà dressée, sous le règne de Basile 1er, dans ce coin de ia capitale. 2°) Le dégagement d’une chapelle funéraire, qui a dû servir de parekklésion ou d’annexe à la grande église Saint-Georges ; on y a trouvé des restes de sépulture et surtout un magnifique bas-relief en marbre représentant la Vierge Orante (aujourd’hui au Musée de Constantinople). 3°) La découverte plus au sud, non loin de Gül-Hané, d’un autre sanctuaire à plan central, de forme héxagonale différente. Ce sanctuaire, d’après l’étude des textes, ne peut être que la célèbre Hodigitria, voisine aussi de Saint-Georges ». C’est dans cette retraite des Manganes que Marc composa, au dire du syna-xariste, la plupart de ses ouvrages; c’est là aussi qu’en 1437, à la veille du concile de Florence, les honneurs vinrent le chercher. Alors que Bessarion était nommé archevêque de Nicée, Marc succédait sur le siège d’Éphèse au vieux Joasaph. Puis, ce furent tour à tour le départ pour l’Italie en compagnie de l’empereur et du patriarche, les débats opiniâtres et trop longtemps stériles de Ferrare et de Florence, le retour à Constantinople, une fois l’union conclue en dépit des efforts de l’archevêque d’Éphèse et les incidents douloureux qui marquèrent les dernières années du fougueux polémiste. Parmi ces épisodes, il en est deux que signale le sy-naxaire. Ce fut d’abord la prise de possession du siège d’Éphèse qui n’avait pas eu lieu avant le départ pour l’Italie. S’il fallait en croire l’auteur du synaxaire, Marc aurait reçu dans son diocèse un accueil enthousiaste, et s’il avait quitté peu de temps après ce même diocèse, c’était pour satisfaire cet attrait pour la solitude dont son âme était comme tourmentée. Mais les choses ne s’étaient pas passées aussi simplement. Au rapport de Marc lui-même (2), l’accueil reçu à Éphèse ne fut (1) Xpovoypatpia, éd. Sathas, p. 171-173. (2) Patrologia orientalis, t. XVII, p. 480-481.