Rivista delle riviste 335 ne croit pas interdite l’attitude qu’il prend envers Damase. L’Evêque de Césarée qui a sollicité le secours des Occidentaux, se persuade que si Rome fait des difficultés, l’Orient se passera de son secours. Dans cette mésintelligence de l’Occident et de l’Orient, la foi est sauve, et cela suffit à assurer l’unité essentielle; la chaiité réciproque reprendra ses droits, si Dieu est propice. 11 y a là toute une ecclésiologie, éprise d’orthodoxie et de charité, moins soucieuse de l’unité organique». M. Jugie: Bulletin de théologie orientale. — E. O. 1922, T. XXI, p. 67-85. I. La doctrine trinitaire de Photius. — IL Le seconde volume de la Theologia dogmatica orthodoxa, du P. Palmieri. — III. Deux nouveaux traités grecs sur les sacrements. — IV. L'Eglise et l’Etat d’après Ch. Androutsos. — V. La théologie orientale chez les Slovènes. V. Grumel: L’iconologie de Saint Germain de Constantinople. — E. O. 1922, T. XXI, pag. 165-176. Tout l’essentiel de l’iconologie traditionnelle s’v trouve: en premier lieu, la réfutation de l’accusation d’idolâtrie intentée à l’Eglise par une intelligente exégèse du passage de l’Exode dont se prévalaient les iconomaques et par la distinction de plusieurs degrés de culte dont le premier seul, la latrie, est réservé à Dieu. En second lieu, la nature du culte des images : culte réel d’abord, qui atteint vraiment l’image et non pas seulement le prototype ; culte relatif ensuite, relatif au culte fondamental du Christianisme pour lequel il n’est qu’un ornement et un secours, relatif aussi en lui-même, puisqu’il ne s’adresse pas à la matière de l’image, mais à l’image en tant qu’image, à l’image en vue du prototype. Ceux qui viendront après lui ne feront qu’illustrer cette doctrine en apportant de nouveaux arguments et de nouvelles autorités ,en réfutant de nouvelles et de plus subtiles objections. V. Grumel: Saint Basile et le Siège apostolique. — E. O. 1922, T. XXI, p. 280-293. Pour Saint Basile, Rome est la première dans la foi, et la communion romaine est la comunion de l’orthodoxie. Cette communion est le plus sûr gage de l’unité et de la paix de l’Eglise. Elle est de plus indispensable à la légitimité d’un évêque. Saint Basile s’appuie sur les lettres de communion apportées de Rome par Sylvain de Tarse pour plaider auprès d’Atha-nase le bon droit de son ami Mélèce. Et qu’est toute l’histoire du schisme d’Antioche, sinon un effort continuel des Pauliniens et des Mélèciens pour obtenir, à l’exclusion de leurs adversaires, la reconnaissance romaine? Si Basile s’adresse d’abord à l’évêque d’Alexandrie, la chose est toute naturelle. On ne songe aux moyens suprêmes que quand les autres sont apparus insuffisants. S'il recourt à Rome en dernier ressort, cela n’est certainement pas fait pour diminuer l’importance de la juridiction de ce siège. Ce recours à Rome, jugé nécessaire pour terminer ce conflit, la persistance des démarches, le découragement momentané de Basile, puis la reprise des négociations, tout prouve que pour Basile rien n’est fait tant que Rome est contraire, et qu’il suffit que Rome le seconde pour que toute l’affaire soit terminée. Qu’il ait refusé de souscrire à ce qui paraissait une reconnaissance de Paulin comme évêque d’Antioche, cela s’explique, et ne s’oppose point à la thèse de l’autorité de l’Evêque de Rome en Orient. Qu’il ait mis en avant, pour obtenir le secours de l’Occident, la considération de l’unité de l’E-glise en tant qu’unité de foi et de charité, cela permet de dire sans doute que cette pensée était dominante dans son écclésiologie, mais ne saurait faire croire qu’il méconnût ou oubliât cet autre caractère essentiel de la société fondée par le Christ qui est l’unité sociale et organique. L’unité de foi et de charité, c’est le but de l’Eglise. L’unité sociale et organique, c’est le moyen nécessaire. Basile considère le but, mais se sert du moyen sans s’arrêter à le regarder. S’en servir, c’est le reconnaître d’une manière vivante, comme celui qui raisonne reconnaît la valeur de sa raison. 11 faut aller plus loin que l’ecclésiologie écrite. Il faut voir l’ecclésiologie vécue. De saint Basile, nous n’avons rien en paroles qui relève l’autorité du Siège apostolique, mais nous avons des démarches et il nous signale des faits. Ces démarches et ces faits nous prouvent l’impuissance de l’Orient à se suffire en matière de foi, la nécessité d’un accord avec