62 L’église de St-Laurent et les Pulchériana trières, emmurées depuis le siège de 1453, ainsi que les fenêtres de l’étage supérieur. La paroi extérieure du couloir est formée, ici aussi, d’une suite d’arcades dont chacune correspond à une meurtrière. La photographie D montre la façade extérieure du Pavillon septentrional du Tekfour-Serai ; à une certaine distance du sol on peut remarquer les meurtrières. La photographie E représente la coupe du couloir. Cette constatation permet de considérer le mur à couloir de la Platéa comme faisant partie d’un palais. Tout en effet concourt à nous convaincre que c’était ici, entre la Porte de Ispigas (Djoubali-Kapou) et la porte de la Platéa (Oun-Kapan-Kapou) que se trouvait le palais de Pulchérie. Mais pour se prononcer d’une manière catégorique on aurait besoin de recourir à des fouilles qui seules peuveut nous revéler la vérité. Autrefois, aux environs de l’endroit où je veux placer le Palais de Pulchérie il y avait bon nombre de débris de marbre dont le fourneau à chaux (1) installé depuis longtemps dans le mur à couloir absorba jusqu’à la moindre parcelle. Des chapiteaux de style corinthien à deux rangs de feuilles d’acanthe molle, hauts et larges de o,m 70 sont emmurés dans les constructions voisines. Lors des travaux de la construction de la Régie des Tabacs, on avait de-couvert de nombreux débris de marbre ainsi qu’une belle citerne byzantine dont les coupoles étaient soutenues par six colonnes sveltes et élégantes, surmontées de chapiteaux. Le plan de cette citerne avait été relevé par M. Albert Long (2). Il est à remarquer que seulement la partie inférieure du mur de la Platéa, celle qui renferme le couloir est de l’époque théodosienne. La partie supérieure montre la technique constructive de différentes époques, preuve de nombreuses réparations auquelles elle avait été sujette. L’appareil de la Porte Toufek-Hané-Kapou est du milieu du XVe siècle; des moellons imparfaitement équarris et des morceaux de briques placés en tous sens pour combler les vides. Point de zones de briques. Toutes les parties des murs terrestres qui ont été réparées, d’après les inscriptions relatives, par Jean Paléologue, sont construites d’après ce même procédé. On sait que les murs maritimes de la Corne d’Or avaient été ruinés de fond en comble à la suite de désastreux tremblements de terre et qu’ils ont été réparés par l’empereur Tibère et surtout par Théophile. Il n’y a pas une seule tour sur la ligne de la Corne d’Or qui ne fasse mention du nom de cet empereur. Le palais de Pulchérie a dû disparaître à la suite de ces tremblements de terre. (1) Ce fourneau existe toujours et continue son œuvre destructive. Comme matière première il se sert des moellons provenant des murs de Byzance. (2) J’ai puisé tous ces détails concernant la citerne de la Régie dans une étude inédite de M. Xénophon Sidérldès, qu’il a bien voulu mettre à ma disposition.