— 474 — la baie de Tynemouth, mais perdit deux ans après contre une flotte double en nombre la bataille de la Hogue (qu’il ne livra du reste que malgré lui et sur un ordre exprès de la cour); fit une admirable campagne navale enl693 ; gagna la bataille de Saint-Vin-cent (Portugal) et fit perdre aux Anglais plus de 80 bâtiments et plus de 36 millions (Morel-Fatio). L’étude de l’histoire maritime montre que Tour-ville fut, avec Duquesne et Suffren, l’un des plus grands marins dont la France puisse s’enorgueillir. Au courage le plus brillant, qualité assez commune chez les marins français, il joignait une exacte connaissance des grands principes de la stratégie navale, principes qui furent malheureusement oubliés dans la suite et ne furent remis en lumière que par l’immortel Suffren. 1892. Jean-Bart, buste en marbre, par Dantan jeune, exécuté en 1834. — 1594 I. Lp. Marin français né à Dunkerque en 1651, fils d’un pécheur, s’est rendu célèbre par une intrépidité sans pareille. Après avoir servi quelque temps dans la marine hollandaise, il revint en France quand la guerre éclata avec la Hollande et équipa un corsaire avec lequel il fit beaucoup de mal à l’ennemi. Instruit de ses exploits, Louis XIV l’appela dans la manne militaire quoiqu’on n’y admit d’ordinaire que des nobles. Nommé en 1691 chef d’escadre, Jean Bart rendit les plus grands services ; étant parvenu à sortir avec sept frégates du ¡port de Dunkerque, que bloquaient étroitement les Anglais, il brûla plus de 80 bâtiments ennemis, fit une descente à Newcastle et revint avec un immense butin. En 1694 il préserva son pays de la disette, en faisant entrer â Dunkerque, malgré le blocus, une flotte considérable chargée de grains, et en reprenant un convoi important dont les Anglais s’étaient emparés ; dans ce dernier combat il attaqua une flotte beaucoup plus considérable que la sienne, et, dans un abordage, tua de sa propre main le contre-amiral enne-ïen* ^ ne se rePosa qu’à la paix de Rvswick en 1697 et mourut en 1702 d’une pleurésie. Louis