VII casion s’en présente, par des achats, et aussi par les dons volontaires dont de généreux amateurs font bénéficier nos collections. - Depuis bien des années déjà, l'allocation budgétaire, qui permettait au ministre de la marine d’enrichir d'une façon continue le Musée Naval, est supprimée ; les arsenaux construisent beaucoup moins de ces grands modèles, dont le prix de revient est fort élevé ; mais dans la limite de ce qui est actuellement possible, le ministère de la rue Royale ne laisse point passer d’année qu'il ne fasse bénéficier la collection du Louvre de quelque envoi ; notre superbe salle des cuirassés, pour ne citer qu’un exemple, est due, presque entièrement, à sa bienveillante sollicitude. A tous ces éléments, il convient d’ajouter le travail si important de l'atelier de construction établi au Louvre même, et auquel oo doit de beaux modèles des XVIIe et XVIII* siècles, exécutés sur les plans du temps ; précieuse suite archéologique qu'il serait singulièrement intéressant de continuer par l’exécution de modèles antérieurs à l’époque de Louis XIII, de façon à donner au public et aux érudits une figuration vivante de ce que fut une caravelle, une caraque, une nef. Il y a, en effet, une lacune dans nos collections d’ailleurs si riches : entre l’antiquité et le règne de Louis XIII ; entre les restitutions d’une trière grecque, d’une trirème romaine, d'un drakkar des Vikings, et les galères et vaisseaux du XVII" siècle, notre catalogue ne peut offrir qu’une page blanche. Ce fossé qui, si malencontreusement, coupe en deux la suite historique des constructions navales se comblera peu à peu, nous voulons l’espérer ; on possède des données suffisamment précises, et, sinon des plans* du moins des chiffres, des dessins et des estampes qui permettraient de tenter, avec une prudente confiance, la restitution de quelques types de construction navale antérieurs au vaisseau : la Couronne de 1636. Si l’exécu-