— 477 — 1895. Duguay-Trouin (René), buste en marbre, par Flattera, exécuté en 1828. — 1602 I. Lp. L’un des plus célèbres marins français, né à Saint-Malo en 1673, servit d’abord dans la marine marchande et se distingua bientôt par de si brillants faits d’armes qu’à l’âge 'de 23 ans il fût présenté à Louis XIV comme un homme destiné à être la gloire de la nation. En 1697, Duguay-Trouin passa de la marine marchande dans la marine royale. La guerre pour la succession d’Espagne s’étant allumée, il résista, avec deux vaisseaux et trois frégates, à une escadre hollandaise de 15 vaisseaux de guerre. En 1708 et 1704 il prit sur les côtes d’Angleterre un vaisseau de 54 canons et douze bâtiments marchands ; en 1706 il attaqua, avec 3 vaisseaux, à la hauteur de Lisbonne, la flotte du Brésil, escortée de 10 vaisseaux de guerre et qui était chargée de -vivres et de munitions pour l’archiduc Le combat dura deux jours et jamais Duguay-Trouin ne montra plus d’intrépidité, mais les circonstances firent échouer ses projets. En 1707 il répara complètement cet échec" en s’emparant d’un convoi de 200 voiles, escorté par 6 gros vaisseaux de ,guerre ; cette action brillante acheva de ruiner en Espagne les affaires de l’archiduc.'De toutes les expéditions de Duguay-Trouin, la plus célèbre est la prise de Bio-de-Janeiro en 1711'. Les fortifications de cette place paraissaient inexpugnables, en onze jours elles furent toutes enlevées. En 1715 il fut nommé chef d’escadre ; en 1728, lieutenant-géné-.ral ; en 1731 il reçut de Louis XV le commandement d’une escadre destinée à soutenir l’éclat de la nation française dans le Levant, et avec elle il fit rentrer les corsaires de Tunis dans le devoir : ce fut là son dernier fait d’armes. 11 mourut à Paris en 1736. Ses mémoires, rédigés par lui-même, ont paru à Paris en 1740. (Morel-Fatio).