— 212 — portant difficilement la comparaison avec l’instrument parfait qui résulte des longs travaux antérieurs, bien que cette invention représente le principe nouveau qui doit triompher plus tard. On doit en conséquence énoncer l’axiome suivant qui domine l’histoire de la construction navale :« Lorsqu’un genre de bâtiment de combat est arrivé à sa perfection il est près de disparaître- » Cette échéance est arrivée au XVIIIe siècle pour le bateau à rames et au XIX" siècle pour le bâtiment à voiles, elle se présentera certainement un jour pour le cuirassé. Il n’y a là d’ailleurs qu’une manifestation de l’esprit de progrès qui anime l’humanité et qui ne permet pas qu’on s’arrête dans une voie sans issue ; lorsque le perfectionnement devient impossible ou seulement difficile, on cherche à innover. Bien qu’on ne puisse pas, comme nous l’avons dit, assigner de dates exactes aux »diverses tranforma-tions du principe des vaisseaux de guerre, certains de ces vaisseaux sont cependant à noter particulièrement comme caractérisant bien leur époque ou comme ayant été remarqués au moment de leur apparition. Ge sont : 1° La Couronne (voir n°'903), lancée en 1638, qui orienta définitivement la construction vers le vaisseau à voiles à grand déplacement ; 2° Le Royal-Louis (n° 910), lancé en 1692, qui offre le tyipe du vaisseau de la seconde période du règne de Louis XIV ; 3° Le Sans-Pareil (n° 914) (année 1760), règne de Louis XV ; 4° L'Artésien (n° 918), règne de Louis XVI ; 5° le n° 939, type des vaisseaux au grand ingénieur Sané, au temps de la première Bépu-blique et du premier Empire ; 6° Le Valmy (n° 942) le dernier lancé des trois-ponts à voiles de Ta flottille française, construit en 1847 : 7° Le Sphinx (n° 1013) le premier bateau à vapeur de la marine française, lancé en 1829; 8° La Gloire (n° 1023) le premier cuirassé, créé en 1859 par Dupuy de Lôme. A défaut d’une étude plus approfondie, 'l’examen raisonné de ces huit modèles, complété par celui du Jaurégui-berry (n° 1036), lancé en 1897, et qui représente le cuirassé de la fin du XIX’ siècle, suffirait pour se faire une idée des grandes étapes parcourues par la