— 128 — avaient des distances de tir efficaces plus réduites que les pièces étrangères. On est revenu die ces errements et l’artillerie nouvelle, celle qui portera le millésime 1906, aura les caractéristiques suivantes : la pièce de 305 lancera un projectile de 440 kilos à la vitesse de 830 mètres et celle de 240 un projectile de 220 kilos à la vitesse de 875 m. Le nouveau 240 sera donc une pièce très puissante. Outre ces •dieux pièces, l’artillerie comprendra le 194 millimètres puis, à tir rapide, le 161- millimètres 7, le 100 millimètres et le 75 millimètres. Quant aux pièces de 65 millimètres et 47 millimètres, on les abandonne, les trouvant trop faibles contre les torpilleurs qui augmentent l’épaisseur de leurs tôles jusqu’à se munir de véritables cuirassements légers. Les pièces à tir rapide exigent .naturellement l’emploi d’une poudre sans fumée qui est, en France, en 1908, une poudre colloïdale inventée vers 1885 par M. Vieille, ingénieur des poudres et salpétr«>-L’emploi de cette poudre qui, outre une puissance plus grande offre l’avantage de laisser le champ visuel toujours libre, a été étendu à tous les calibres. Les projectiles ont été. eux aussi, l'objet d’incessanles transformations. D’abordi en fonte ordinaire, ils ont été faits ensuite en fonte durcie, puis en acier, puis en acier chromé et en acier spécial nickelé. Ils sont en 1908, pleins (projectiles de rupture) ou contiennent un explosif qui est, en France, la mélinite, à base d’acide picrique. En résumé, deux pénuries dans l’histoire de l'artillerie. une allant de l’invention de la poudre jusqu’au chargement par la culasse et aux rayures et l’autre depuis cette époque. La première période voit les progrès s’effectuer lentement, comme d'ailleurs dans les autres branches de l’art naval et les perfectionnements sont plutôt des perfectionnements de détail, calibres uniformisés, mise à feu meilleure, introduction des hausses, etc., que des transformations radicales. Dans la seconde période, au contraire, la voie est parcourue selon un sens nettement défini dans le but d'accroître de plus en plus l’effet destructeur.