— 494 — retour par la Nouvelle-Zélande et le port Jackson. Cependant l'Astrolabe poursuivait sa route vers l’ile Ticopia. Le capitaine d’Urville et ses compagnons, pleins d’une ardeur qui se conçoit facilement, brûlaient de vérifier par eux-mêmes la véracité de celui qui avait eu le bonheur 'de les devancer dans cetie intéressante entreprise. Ils atteignirent Ticopia le 10 Fevrier 1828. Le Prussien Bus-oheirt, qui depuis peu y était revenu, ne voulut pas consentir, non plus que le Lascar, à servir de guidé à Mr. d’Urville. Tous les Ticopiens paraissaient effrayés de l’influence pernicieuse du climat de Va-ni Koro. L’expédition française se dirigea donc sur ces iles tant désirées sans autre secours aue les indications des naturels, et le 12 Fevrier on eut conn,aisance des sommités de Vani Koro. Ce ne fut que le 21 qu’il fut possible d’entrer dans une des baies de l’ile pour y trouver un mouillage : des canots lurent immédiatement expédiés dans toutes les directions pour rechercher le lieu )où les bâtiments de Lapérouse avaient du se perdre. L’un de ces canots, guidé par un naturel du pays que le présent d’une pièce de drap rouge avait séduit, parvint sur le lieu même où l’un des navires avait péri, et là. à travers la transparence des eaux, on vit distinctement des canons, des ancres, des boulets, et une immence cruantité de plaques de plomb, illustres débris qu'on se mit aussitôt en devoir d’enlever du lit de coraux ou’ils jonchaient depuis quarante ans. Après des peines inouies et des courses frécruen-tes_ sur le lieu du naufrage où. malgré la maladie qui dévorait les équipages, on ramassa une foule d’intéressantes _ reliques, VAstrolabe, qui n’était plus qu’un hôpital, se prépara à quitter ces malheureux parages. M. Dumont d’Urville voulant laisser ■un témoignage des sentiments qu’il avait éprouvés sur les lieux mêmes où son infortuné devancier avait trouvé une fin si cruelle, un monument modeste, tel que le comportaient les moyens que 1M s-trolabe avait à sa disposition fut élevé sur un pe-