— 142 — face jusqu’à une certaine profondeur (à la surface 1 % ; à UrnOlO, 0,8 0/0 à 0rn020, 0,5 0/0 ; à 0m025 la surcarburation cesse). La grande importance de ce durcissement de la surface a été mis en lumière par l’expérience suivante ; on a tiré successivement sur une plaque en la présentant d’abord par la face dure antérieure et ensuite par la face postérieure non durcie. On a constaté que les projectiles qui ne parvenaient pas à entamer la plaque quand ils rabordaient par la face dure pénétraient très bien quand ils arrivaient sur la face postérieure et traversaient même alors facilement la partie durcie prise ainsi à revers. C’est cette expérience qui donna naissance aux obus coiffés de l’amiral russe Makharoff, obus dont l’ogive trempée et durcie est protégée par une coiffe de métal plus tendre destiné à remplir le but de la partie non durcie de la plaque dans l’expérience précédente. Le Brennus est le dernier cuirassé français qui ait reçu un blindage en acier ordinaire. Du Charles-Martel aiu Bouvet on a employé l’acier spécial du Creusot et depuis le Charlemagne on se sert de l’acier harveyé. Avec ces procédés on a pu réduire l’épaisseur maxima des cuirasses de ceinture à 280 ou 300 m/m. Voyons maintenant rapidement les systèmes de protection. Sur la Gloire la protection était totale par deux ceintures verticales d’épaisseurs légèrement différentes, 12 et 10 c/m. On fut bientôt obligé de renoncer à la protection totale des œuvres mortes à cause du poids croissant des cuirasses dont l’épaisseur alla de suite en augmentant. Dès le Solférino (année 1863) blindé à 15 c/m, on était obligé de limiter la protection à la ceinture de flottaison et à une partie centrale appelée réduit, contenant la majeure partie de l’artillerie et garantissant en outre les machines et chaudières. On compléta bientôt ce système par l'adjonction d’un pont cuirassé au niveau de la flottaison et ce genre de protection, ceinture, réduit central et pont cuirassé, dura jusqu’au moment où l’on s’aperçut que la protection consiste à assurer non seulement la flottabilité, mais aussi, et on pour-