LES ENVIRONS DE SCUTARI. 101 nommant celui qui devait être le dernier évêque de Sfakia, lui enjoignait de résider dans son diocèse ; quelques années plus tard, la ville tombait au pouvoir des musulmans. Dans la citadelle, qui avait deux portes, l’une à l’Est l’autre à l'Ouest, dont il ne reste que les montants et quelques tours éventrées ou écroulées en partie, se trouve l’Eglise de Saint-Jean, de dimensions plus petites, moins élégante que la précédente; les peintures ont disparu, il n’y a d’intéressant que le tronc du clocher carré qui était attenant à l’abside et communiquait par une porte avec l’intérieur de l’église: disposition que je n’ai pas encore vue dans cette contrée. Une séparation en pierre, d’un mètre de hauteur environ, isolait les officiants des fidèles ; à droite, en dessous de cette barrière, j’aperçois le linteau d’une porte qui devait conduire sous le chœur, quelque crypte probablement ; il faudrait au moins une journée pour déblayer cette ouverture, la permission du gouvernement et beaucoup de monde, il n’y faut pas songer. Que trouverait-on du reste? peu de chose, rien probablement, car en 1610 Marinus Bizzius. archévêque d’Antivari, après avoir visité les églises de l’Albanie, vint à Sciassi et signale dans son rapport l’état misérable de la ville qui ne renfermait plus que peu de catholiques. Quant à la cathédrale de San Giovanni, vaste et spacieuse, dit-il, elle est dans le plus mauvais état et n’a pas de baptistère. La ville était déjà du reste depuis quarante ans tombée entre les mains des Turcs. Les habitants du village sont tous musulmans ; dans la plupart de leurs maisons, construites avec les débris de l’ancienne ville, j’aperçois souvent des pierres travaillées. Ils m’affirment n’avoir jamais rien trouvé dans leurs recherches et n’avoir pas été plus heureux que les autorités qui, il