SOUVENIRS DE LA HAUTE-ALBANIE. prédécesseurs des Hellènes n’ayant pas laissé de monuments épigraphiques, ce qui est regrettable, car ils auraient aidé à résoudre cette question aujourd’hui encore passablement obscure ; parmi les mots qu’ont laissés parmi eux les peuples si divers qui les ont tour à tour dominés ou envahis, et qui sont restés dans la langue, comme les sédiments des invasions, on trouve nombre de mots révélant incontestablement un idiome particulier et dont les partisans des Albanais, parfois enthousiastes à l’excès, ont profité pour se lancer à la recherche, souvent bien dangereuse, des étymologies. Les considérer d’autre part, comme les débris d’une population autochtone, faute peut-être de pouvoir leur assigner une origine moins douteuse, semble une tentative de mettre fin à la controverse d’une façon plus commode que sérieuse. 11 n’est pas enfin, jusqu’à la forme de leur crâne qui n’ait été l’objet des discussions les plus contradictoires, de la part de ceux qui se sont occupés d’eux. Les voulant tour à tour brachycéphales ou dolicocéphales suivant les nécessités de leurs thèses1, le problème ethnographique reste et restera probablement encore longtemps sans solution. Leur nom lui-même a donné naissance aux interprétations les plus variées. Ils s’appellent eux-mêmes Skypetars2 1. « Quoi qu’il en soit, les Albanais ont conservé les caractères physiques que les anciens attribuaient aux Pélasges et dont le plus remarquable est la Brachycéphalie » (G. Dorcet, les Albanais et leur rôle dans l'histoire, in Revue de France). — « Les Albanais chez qui le type grec s’est le mieux conservé, sont dolicocéphales« (Alfred Fouillée, le Peuple grec, in Revue des Deux Mondes du 1er novembre 1898.) 2. Très probablement les Scirtars ou Scirtones, que Pline représente comme d’excellents soldats, originaires des contrées environnant ia ville d'Elbassan (Albanopolis de Ptolémée), étaient les ancêtres des Albanais actuels ; ils étaient divisés en douze tribus.