LA FAMILLE TOPTAN. — FONDATION DE TIRANA. 208 était un désastre pour Kaplan; ses adversaires s’adressèrent à la Porte et obtinrent un fîrman le condamnant à mort comme sujet rebelle et chef de brigands, mais ayant été informé par ses agents à Constantinople de la sentence prononcée contre lui, il se rendit à la tête de deux cent cinquante hommes au-devant du porteur du fîrman impérial, le rejoignit aux environs de Tirana et le faisant prisonnier s’empara de la sentence qu’il portait, la déchira en lui disant : « Moi, l’ennemi de ces beys, je vous arrache ce fîrman obtenu par leurs intrigues et l’argent de ceux qui veulent répandre lesangd’un innocent. » S’adressant ensuite à la Porte, il exposa comment on était venu l’attaquer dans Croïa, les efforts qu’il avait faits pour sauver l’honneur de sa maison et des siens menacés par l’avidité de ses ennemis. Il accompagna sa requête d’un Mahzar (déclaration du peuple) et obtint peu après son pardon et le titre de Pacha. Fondation de Tirana, établissement dans cette ville cle ta famille Toptan. Sur l’emplacement où s’élève la jolie ville de Tirana, 011 ne voyait vers 1600 qu’une forêt et quelques pauvres cabanes. A Sélita, dans le Sud-Ouest, s’élevait la demeure d’un bey originaire dePekini (Basse-Albanie) qui s’appelait Salman, dont les terres sur lesquelles se trouvait la forêt, s’appelaient Salmaneh. A Mouletia d’autre part, sur les bords du fleuve Arzent se trouvait le château d’un autre Aaq appelé Souleyman, appartenant à la famille des Barkine et parent du célèbre Nesouh Pacha, connu sous le surnom de Koniahli et renommé pour sa bienfaisance, car il fit bâtir sur la route d’Ismidt à Bagdad des bans (caravansérails) dis-