SOUVENUS DE LA HAUTE-ALBANIE. si répandue dans la partie de l’Albanie comprise entre Croïa, .Tirana, Elbassan et Monastir; de nombreux et très vénérés personnages y ont vécu et sont enterrés dans la ville et dans les environs, elle est presque considérée comme une ville sainte. Un des plus intéressants sanctuaires est celui de Bali Effendi, qui lut, assure-t-on, un des professeurs de Mohammed Il ; il repose avec son lils dans une petite pièce basse blanchie à la chaux où brûle une veilleuse, point rouge dans la lumière verte et mystérieuse qui pénètre du dehors; des mouchoirs et des étoffes recouvrent les deux cercueils, à la tète se trouvent leurs lourds bonnets de derviches recouverts d’une mousseline verte. Sur un mur, un dessin sous verre attire mon attention, on me permet de le décrocher pour l’examiner. C’est bien naïf, Azret-Ali au galop, à cheval, combat avec une fourche le diable armé d’une énorme massue, un ange ailé descend du ciel pour assister le pieux et célèbre personnage dans sa lutte. Cet endroit est grandement vénéré à Croïa et parmi les sectateurs étrangers, les musulmans, quand le serment leur est déféré, se déchaussent pour y pénétrer et jurent en posant la main sur le cercueil ; quand ils doivent remplir la même formalité, les chrétiens des environs ne sont pas autorisés à entrer, ils restent dehors et prêtent serment en passant la main dans l’intérieur de la pièce, par les barreaux de la fenêtre. Une des plus jolies situations est celle du téké (maison de prière) de Baba-Ali, au pied de la colline; il disparait au milieu de platanes et de noyers magnifiques ; à côté s’élève le cyprès miraculeux qui le rendit célèbre, cet arbre plusieurs fois séculaire, dont quatre hommes ne peuvent