IV INTÉRIEURS ALBANAIS Musulmans et chrétiens albanais vivent fort retirés; les premiers sont enfermés dans le haremlick où sont confinés les enfants et les femmes ; le manque de distractions, l’absence de cafés ou de cercles, l’avarice et la pauvreté produisent le même résultat parmi les seconds. Les maisons des uns et des autres sont à peu près semblables extérieurement, vaste et massif édifice dans une cour entourée de grands jardins fruitiers, tel est l’aspect des demeures des anciennes et riches familles quand la porte de la rue s’en-tr’ouvre pour vous ; elles sont grandes, car les doctrines de Malthus y sont inconnues et l’usage veut que les fils, même mariés, continuent à y résider avec le père qui reste le chef comme dans les familles de l’antiquité. Peu à peu cependant, la société tend à se dissoudre par suite de l’accroissement des familles, de la diversité des goûts, des froissements entre femmes, et de l’infiltration lente mais cependant appréciable des idées modernes. Au rez-de-chaussée, les magasins, le cellier, le bûcher, l’écurie ; au premier étage les appartements blanchis à la chaux, garnis de boiseries sculptées; les fenêtressontétroites, munies de barreaux de bois et de grillages au travers desquels la lumière se tamise en lueur d’or pâle, des volets