DE DULCIGNO A SCUTA111. 9 La porte principale située à l’ouest aboutit par une rampe bien conservée à un plateau menant dans la nouvelle ville; les revêtements extérieurs des murailles étaient faits avec un grand soin, en pierres bien taillées, et témoignent d’un travail dont les maîtres eux-mêmes étaient satisfaits à en juger par l’inscription que j’aperçois encastrée dans la muraille intérieure à sept ou huit mètres de hauteur. Dulcigno est une des très anciennes villes de l’Adriatique, elle aurait été fondée par les habitants de la Colchide. Plo-lémée la mentionne sous le nom de Ulcinium ; suivant l’line elle s’appela Colchinium, puis Olchinium, elle passa par plus d’une main, avant de tomber en I 420, entre celles des Vénitiens. Comme toutes les villes de l’Albanie, Dulcigno eut à soutenir de nombreux sièges, les Turcs s’en emparèrent en 1571, près d’un siècle après la prise de Scutari ; les Vénitiens cherchèrent à y rentrer en 1096 et 1722, sans succès, la ville sortit ruinée de ces luttes. Elle devait être riche à en juger par les fragments de pierres sculptées qu’on retrouve dans les murs construits avec ses débris ; plusieurs nobles familles y résidaient, les écussons qui surmontaient les portes de plusieurs demeures ont malheureusement disparu ou été mutilés. L)e temps à autre, on met à jour quelque tombe intéressante. J'ai eu l’occasion d’assister à la découverte de deux de ces monuments funéraires trouvés pendant des fouilles