142 SOUVENIRS DE LA IIAUTE-ALIUNIE. si extraordinaire, que, malgré le soin qu’ilsmetlentà dissimuler leur curiosité, on s’aperçoit aisément que mon passage est un événement dont on s’entretiendra pendant longtemps. Je prends congé de Marco Gion qui, suivant l’usage, surveille mon départ, et nous suit longtemps des yeux afin d’être certain qu’aucun accident ne nous arrivera en quittant son toit. Le lendemain, excursion au Monte-Santo, montagne qui domine Orosch et dont le sommet est à I 300 mètres environ au-dessus du niveau de la mer; l’ascension est la répétition des difficultés déjà rencontrées, souvent même plus sérieuses, sentes en lacet sur les flancs de la montagne ; parfois les endroits ravinés par les eaux sont comblés par des amas de pierres maintenues par des branchages fichés en terre, on passe le plus rapidement possible afin de ne pas, en prolongeant le stationnement de la monture, faire dévaler cette route d’un nouveau genre, par trop suspendue, sur laquelle on ne fait pas sans émotion ses premiers pas. Monseigneur Don Primo Dochi qui nous a accompagnés, s’est fait construire pour l’été un chalet, sur une des collines qui hérissent le Monte Santo : le panorama est grandiose, on aperçoit toute la région du Drin noir avec ses montagnes sombres, plus loin les monts Maudits, la haute et basse Albanie ; les yeux, après cet étalage de monstrueuses et titaniques révolutions géologiques, sont heureux de contempler l’Adriatique dans son charme infiniment pénétrant. J’aperçois un amas de ruines couvrant un assez vaste espace, ce sont, paraît-il, les restes d’une ancienne abbaye de Bénédictins, on ne sait rien dans le pays sur les événements qui ont occasionné cette destruction et l’exode des Pères. Que faisaient-ils dans cet endroit d’un accès si diffi-