LE BAZAI1. crosse ornée de filigrane d’argent incrustée de corail et retenu autour du cou par une grosse chaîne d’argent — il en est qui coûtent jusqu’à trois cents francs — quelques-uns portant une courte veste de peau de mouton garnie extérieurement de sa toison, tels sont le type et l’accoutrement de la majeure partie de ces montagnards; la couleur et le dessin des broderies, la forme des pistolets à pierre quand ils en ont encore, permettent de reconnaître le clan auquel ils appartiennent, ils vont à leurs affaires plus gais, plus bruyants que les femmes, ne portant en général que leur fusilet le produit de leur chasse: peaux de martre, de loutre, de renard ou de lynx. Quand ils sont en vendetta avec quelque famille, ils doivent rester sur leurs gardes, car souvent, trop souvent hélas! leur ennemi les guette, un coup de pistolet est vite tiré et au milieu de cette foule il est facile pour l’assassin de se dérober aux recherches de la patrouille, si même elle n’arrivait pas trop tard, comme les légendaires carabiniers. Un homme est-il en sang avec une famille de son village ou d’une autre tribu, si un parent de ses adversaires le rencontre, il essaye toujours de le tuer par surprise, c’est la coutume; son ennemi tombé, il s’enfuit aussitôt et envoie prévenir ses parents à lui qu’il a repris le sang dû à la famille, et qu’ils aient à se cacher au plus vite pour se dérober aux représailles que chercheront à exercer contre eux, les membres de la famille du défunt, car aussitôt qu’ils ont connaissance du meurtre, les parents du mort se mettent immédiatement à la recherche des parents du meurtrier, afin de se venger à leur tour. Dernièrement, la famille de la victime d’une de ces tristes vendettas ayant été prévenue avant que les parents du meurtrier aient eu le