96 SOUVENIRS DE LA HAUTE-ALBANIE. L’espace situé au-dessous de ce saint est horizontalement partagé par la moitié, formant deux registres occupés chacun par trois saints dont on distingue à peine les silhouettes ; la partie supérieure de l’arcade est ornée d’une fresque d’un dessin assez élégant à tons bleus, jaunes et rouges ; dans le bas l’encadrement qui con tourne également le chœur est différent et alternativement noir et rouge sur fond jaune. La poussière, le sable, ont considérablement élevé le niveau du sol ; les paysans du village voisin qui ont pris l’habitude d’enterrer leurs morts dans la nef, m’ont affirmé qu’en creusant les fosses, ils arrivaient à un pavement en pierres de différentes couleurs, peut-être quelque mosaïque, il serait intéressant de s’en assurer. Dans l’église de Troschi, village peu éloigné, j'ai trouvé un fragment de bas-relief et un bénitier pris par le curé dans l’église des Saints Serge et Bachus, dont les débris avaient été employés à la construction du clocher de l’église de ce village. Il y avait aussi une colonnette octogone en marbre gris de même provenance. Le bénitier a la forme d’une boule ornée d’un côté d’une croix, et de l’autre, d’un Saint-Georges à cheval, malheureusement très fruste. Quant au bas-relief, incomplet du reste, il représente un aigle éployé surmontant un lièvre percé d’une flèche et la partie antérieure d’un dragon. Située dans le voisinage d’un petit village (Si rghi) quia conservé le nom d’un de ses patrons, l’église des Saints Serge fet Bachus semble actuellement une anomalie. Pour comprendre son importance, s’expliquer sa raison d’être en ce lieu, il faut relire les anciens et trop rares écrivains qui se sont occupés de l'histoire de cette époque, dans laquelle bien des points sont encore obscurs.