OROSCH. 113 cile, dans les environs duquel on ne rencontre aucun vestige d’habitation? ils y vivaient dans la confiance en Dieu, entourés de pins aux sombres aiguilles et dont la hauteur atteint parfois 120 et 140 pieds. Quelle pieuse mission avaient-ils? à quelle tâche s’employaient-ils dans cet ascétère, au milieu de cette admirable solitude et devant ces grands horizons, questions que je me posais sans que mes guides, si aimables et si instruits des choses de cette contrée, aient pu jeter quelque lumière dans cette énigmatique obscurité. Nous serions restés longtemps peut-être songeurs devant ce vide, où tout n’était plus que ruines, espérant en vain y voir flotter des fantômes, si notre attention n’avait été détournée par le spectacle du soleil disparaissant derrière les montagnes d’Antivari; les ombres se forment peu à peu, les pierres de la cénobie où vécurent les Pères prennent des teintes plus indécises et plus tristes, on sent qu’elles vont disparaître, l’apparition que nous espérions n’aura pas lieu, au contraire l’obscurité s’épaissira, il faut y renoncer. La nuit va venir rapidement, surtout pour ceux qui descendent dans la vallée, quelques troupeaux de chèvres regagnent avec leurs conducteurs le plateau où ils passeront la nuit sous la garde des chiens, il paraît que depuis quelques nuits un ours rôde dans les environs. Il faut songer au retour, la descente ne se peut faire qu’à pied, peu à peu nous nous enfonçons dans l’obscurité, on hâte le pas ; grâce à nos guides, nous arrivons à bon port, il est huit heures et demie, et c’est avec un réel plaisir qu’on retrouve table et lumière, et qu’il m’est possible de causer encore des .Mirdites et de leurs coutumes avec l’hôte aimable que je quitterai le lendemain. L’église de Saint-Alexandre possède deux fort intéres-