260 SOUVENIRS DE LA HAUTE-ALBANIE. lation dans sa marche ; peut-être en exista-t-il dans la plaine qui furent défoncées par des chercheurs de trésors; celles que je laisse n’ont probablement dû leur conservation qu’à leur isolement, leur éloignement de toute voie de communication et aux difficultés que présente l’ascension. Le soleil s’abaisse, ses rayons se glissent obliques dans ces fosses béantes et violées, saupoudrant d’or les débris qui restent encore de ceux qui ne devaient plus revoir la lumière; sa chaleur ne tardera pas en les séchant à transformer ces restants d’êtres en poussière que le vent et les pluies emporteront. Le retour s’effectue assez rapidement, surtout dans les parties boisées; mesdeux compagnons ne semblent pas désireux de s’attarder dans les fourrés, l’ombre s’y fait épaisse et je souhaite autant qu’eux, je l’avoue, atteindre les plateaux découverts ; au passage je constate, comme en Mirdi-tie, des pierres entassées entre les fourches des arbres, la même superstition les y place, me dit le curé. 11 est trop tard pour aller jeter un regard sur les ruines de la chapelle de Saint-Théodore, la route n’est pas de celles qu’on peut faire dans l’obscurité. IL fait nuit quand nous' atteignons la cure, heureux d’y prendre un peu de repos. Le lendemain, retour à Schlako, après avoir traversé le torrent Palaï, à sec à cette époque de l’année. Une route déjà suivie se fait plus aisément, rien de nouveau ne vous y arrête ; le seul imprévu qui nous attendait était une attaque de frelons qui se précipitent sur nous quand nous passons près d’un arbre dans lequel ils étaient établis ; mon escorte s’enfuit à toutes jambes, mon drogman et moi sommes les victimes, lui au poignet et à la main ; se jetant sur moi, quatre de ces vilaines bêtes attaquèrent une de mes oreilles qui