LES ENVIRONS DE SCUTARI. 103 de l’Est à l’Ouest, se prolonge sur une longueur d’environ 50 mètres. Formé de blocs de pierres grises non taillées, provenant de la montagne elle-même, placées les unes sur les autres sans rien pour les joindre, mesurant parfois près d’un mètre cube, cette défense fait face à l’entrée de la vallée dans la plaine ; elle a encore deux mètres de haut sur cinq de large, une ouverture de deux mètres entre deux montants de pierre taillée; rien de plus dans cette ruine connue dans le pays sous le nom de château de Gaëtani et qui paraît être les restes de quelque muraille pélasgique. En dedans, le sol est couvert de débris de poteries, d’ébou-lis de pierres de la muraille ; trois gardiens de chèvres m’apportent différents objets trouvés par eux sur le sol ou sur les flancs de la montagne après les grandes pluies, morceaux de fibules en bronze, clefs de même métal, la pointe d’une flèche en fer, des restes d’amphores, quelques cols de vases en terre peu ornés, bibelots sans intérêt, à l’exception d’un lot de monnaies renfermant une pièce en argent d’Apol-lonia et une vingtaine de monnaies autonomes de Scodra en bronze. Une seule, assez bonne, porte àl’avers la tête de Jupiter à droite, au revers une barque à la proue et la poupe également relevées avec la légende SKOAPHNÜN en deux lignes dans le champ et dessous TATO. Fait assez curieux, alors qu’on n’en trouve pas à Scutari, ces monnaies se trouvent très fréquemment en cet endroit ; quant aux autres pièces, ce n’étaient que des byzantines communes. Peut-être suis-je en présence d’une de ces villes des premiers temps de la Grèce, connue seulement par leurs monnaies et dont on ignore encore l’emplacement ; peut-ê tre aussi une ville aux coins inconnus. Je serais d’autant plus porté à le supposer, que quatre ou cinq pièces autonomes en