LES MIRD1TES. 151 des sièges bas, et parfois des chaises faites dans le pays et qui ne sont pas sans originalité. Les Mirdites sont soumis aune loi dite loi Dukagini, qui leur aurait été donnée par un prince de cette famille qui aurait longtemps gouverné en Albanie, loi qui est à peu près en vigueur dans toutes les autres tribus ; elle n’est ni imprimée, ni écrite, ce qui serait parfaitement inutile car tout le monde est illettré, elle se transmet par tradition dans certaines familles, dont les membres composent le conseil chargé du règlement des questions portées devant lui. Les affaires sont peu variées, vols de bestiaux, empiètement de terrains, se terminant en général par des meurtres. Quand on n’en est pas arrivé à cette sanglante conclusion, si le vol est prouvé, le voleur est condamné à restituer l’objet dérobé ou sa valeur et au paiement d’une amende dont le montant est réparti entre les juges ; si une maison ou une haie a été dégradée, le coupable est également tenu de réparer le dommage et de payer une amende ; en l’absence de preuves, les juges peuvent demander des témoins prêtant serment. Malheureusement ces affaires sont rares, les têtes sont chaudes, la vie sans valeur, tout le monde est armé et la majeure partie des contestations, avant d’arriver devant le tribunal, ont été le plus souvent réglées à coups de fusil. « Rien n’est plus juste que le fusil d’un Albanais », dit-on dans le pays. Dès qu’il y a eu un meurtre ou tentative avortée, ainsi que je l’ai dit précédemment, les adversaires et leurs familles entrent en sang. Suivant la loi Dukagini elle-même, le sang ne peut se perdre ; quand il a coulé, il faut le reprendre. Deux blessures valent un sang. Celui qui a tiré sur un individu, même quand il l’a