RELIGION. 279 laquelle il vit, sans avoir pu, naturellement, faire bénir par l’Eglise cette union à la turque; parfois aussi il prend femme sans appeler son curé, il fallait faire comprendre aux couples vivant si irrégulièrement le danger auquel ils s’exposaient en agissant ainsi. Le châtiment frappera tous ceux qui ont prêté la main à ce genre d’union honteuse, le mari sera rôti et mangé par les esprits des ténèbres, le père qui a reçu de l’argent en échange de sa fdle et le père qui a admis et conservé dans sa maison ce ménage hors mariage, serviront de landiers, et la femme étranglera elle-même son maître à la broche, tout en retenant son propre frère qui l’a contrainte à quitter la maison paternelle pour vivre si scandaleusement et qui ne tardera pas lui-même à prendre la place de son mari quand il sera cuit à point, et pour devenir également à son tour un régal de diables. Quant à la femme, sa condition de servitude est trop réelle encore, pour qu’on ait eu la pensée de la rendre responsable. Cette multiplicité de peines et de tortures offusque au premier abord ; la religion a dû se mettre au niveau de ceux qu’elle doit diriger, une seule petite toile cherche les humbles et les malheureux ayant eu la vraie foi, n’ayant pas désespéré, infirmes, aveugles, mères offrant leur enfant malade en implorant la miséricorde divine ; leur récompense n’est pas de ce monde, elle est d’une essence plus subtile et je doute un peu qu’elle soit comprise par ceux, si nombreux hélas, auxquels elle s’adresse. Les compositions de Nicolas Hydromenos, ce jeune homme est d’origine hellénique, sontd’une naïveté qui n’est pas sans charme, c’est un primitif; elles ont le grand