XIII TIRANA. En huit heures un bon cheval vous porte assez facilement de Durazzo à Tirana, si le terrain n’est pas détrempé ; laissant sur la droite l’ancienne Petra où se réfugia le Sénal romain lors du conflit avec César, le voyage s’effectue tout le temps en plaine, de temps à autre un petit bois. La contrée est très fertile, les récoltes ont bon air, les gens travaillent aux champs sans fusils, leur aspect est moins farouche ; j'aurais aimé voir leurs maisons, malheureusement je ne les ai pas rencontrées sur ma route. Cette belle plaine est peu peuplée, d’immenses terrains sans culture, pas de bras et surtout pas de routes [pour acheminer le riz et les autres céréales vers Durazzo, le port d’embarquement. L’entrée de Tirana est charmante, les maisons des faubourgs et les beaux arbres des vastes jardins produisent la plus agréable impression ; on débouche sur une grande place où se trouvent la tour de l’horloge et la mosquée d’Hadji Ethem Bey. Les mosquées de Tirana sont toutes recouvertes d’ornements et de peintures à la détrempe dont les vives couleurs produisent un heureux effet, quand le soleil les éclaire. Aucune des villes que j’ai vues en Albanie ne présente un