CONCLUSION. Admonere voluimus, non mordere, prodesse, non lœdere (Erasmus). Ce recueil d’impressions, la description des choses vues pendant mon séjour dans la Haute-Albanie, seraient je crois incomplets, si je quittais aussi brusquement cette population, en somme peu banale, sans parler de son avenir et de ses aspirations ou du moins de celles qu’on lui prête ou qu'on cherche à faire naître en elle. Le sujet est certainement délicat, principalement pour moi, qui, frappé par le plus cruel malheur pour un père, ai alors reçu de tous, Turcs, Albanais musulmans et chrétiens des témoignages de touchante et délicate sympathie ; je puis dire que j’ai rencontré en Albanie, dans cette douloureuse étape de ma vie, de bonnes âmes dont les attentions auraient été une consolation s’il en avait pu être à la perle que j'avais faite. Si on en excepte l’époque où ils avaient un roi, encore étaient-ils englobés dans le royaume d’illvrie, les Albanais ont de tout temps été sous une domination étrangère. Après les Romains etla période du Bas Empire, ils eurent à supporter le joug des Serbes et des Vénitiens, il est peu probable que la domination de la Seigneurie leur ait été