90 SOUVENIRS DE LA HAUTE-ALBANIE. tinople, remit la possession à la république de Venise. Pour arriver à la citadelle qui, située au sommet, protégeait la ville, l’escalade est pénible ; là également, le temps a achevé l’œuvre de destruction commencée parles hommes ; de la forteresse, reconstruite par une compatriote, la pieuse Hélène, reine de Serbie, au xtiib siècle, il ne reste que des pans d’épaisses murailles, des troncs de tours éventrées qui témoigneront quelque temps encore de la violence de l’attaque à laquelle elles n’ont pu résister malgré leur excellente situation. Barletius raconte que la ville fut investie, alors qu’une partie de la population, la plus vigoureuse, était en razzia dans la plaine ; après une canonnade de seize jours, les habitants, décimés par une peste violente, furent impuissants à défendre leurs remparts et ce qui restait, trois cents hommes environ, avec leur vaillant chef Jacques de Mosto, après s’être rendus, furent conduits au camp du Sultan Mahommed II qui assiégeait alors Scutari, et décapités devant les remparts de cette ville. Sa triple enceinte de murailles, qui ne mesure pas moins de deux milles de circonférence, prouve l’importance de la ville de Drivasto ; quelques-uns des écrivains du Bas-Empire en ont fait mention sous les noms de Trivastum et Dinnastrum ; elle avait déjà un évêque en l’an 877 '. Du côté nord, la montagne descend à pic dans le Chiri dont les eaux froides et limpides baignent le pied ; dans le sud, le panorama est splendide, la plaine des fougères, Scutari avec ses jardins et la vieille citadelle vénitienne 1. Il fit partie du concile de Dclminium,capitale de laDalmatie ancienne, auquel prirent part tous les évêques deDalinatie, Croatie, Servie avec les délégués du pape et de l’empereur de Constantinople pour établir les limites des provinces et des diocèses.