DE SCUTAKl A OROSCH. 123 sur la nature de la réception qui sera faite à son client, il fait appeler le chef de cette tribu ou quelque ami et avant de vous confier à lui prend sa parole ; ces engagements sontengénéral scrupuleusement tenus. Les lois coutumières du pays sont formelles; quand vous êtes en vue de la demeure dans laquelle vous avez l’intention de rester, celui qui vous accompagne annonce votre arrivée en tirant en l’air des coups de feu ; si on lui répond de la même façon, rien à redouter, vous êtes le bienvenu et sa responsabilité vis-à-vis de vous n’existe plus. Sans avoir, ainsi que je le disais au début, rien à craindre pour ma sécurité personnelle, je n’en étais pas moins reconnaissant à Don Domenico de cette gracieuse attention qui me procurait le plaisir de sa compagnie et me permettait pendant la longueur de la route de recuellir d’intéressantes informations dont son caractère et sa connaissance de cette population me garantissaient l’exactitude. Peu après notre départ, en suivant le Driu, nous rencontrons deux jeunes montagnards à l’aspect quelque peu sauvage, qui, après avoir respectueusement salué mon aimable compagnon, lui demandent qui je suis et où je vais; ils semblent satisfaits de ses réponses et nous souhaitent bon voyage. 11 parait que ces très décoratifs personnages sont des voleurs de bestiaux, qui ont plusieurs sangs, lisez assassinats à leur actif. Les paroissiens de Don Domenico du reste jouissent de la plus déplorable réputation et ils la méritent; ce village est un véritable repaire de bandits. Peu intéressante encore la route qui, après deux heures, nous mène au Fanti dont nous traversons à gué l’eau limpide pour entreprendre l’ascension fort dure de la Scala Mûlit (montagne échelle) dont le nom n'est pas trompeur.