XII. ALESSIO. - DURAZZO. Alessio. De Scutari à Alessio, la route est peu intéressante, on suit assez tristement, à travers la plaine de la Zadrima, les trop nombreux détours de celui des bras du Drin qui jette dans l’Adriatique le restant de ses eaux limoneuses ; de temps à autre un han1, de rares et misérables villages, des chapelles plus ou moins ruinées. La terre est fertile et cependant l’impression est pénible : bergers, laboureurs, tout ce monde est armé; l’existence y est inquiète, car les montagnards de la rivegauche sont, paraît-il, de terribles voisins, toujours prêts à incendier et piller ainsi que le prouvent les ruines qu’on rencontre un peu partout. Les bords du fleuve sont fiévreux et Alessio, appelée Lesch (Charogne) 2 par les Turcs, est durant l’été un dangereux séjour. Sur la rive du fleuve s’étend le bazar qu’on se hâte de quitter au coucher du soleil pour aller chercher un peu de fraîcheur et d’air salubre dans la ville dont les maisons sont disséminées sur les flancs de la montagne. t. Lieu où s’arrêtent les voyageurs, on y trouve quelques maigres provisions, du café et des chambres absolument dépourvues de mobilier, mais trop garnies d’insectes. 2. Voir chapitre Degtaschis-Sari Saldick.