LES Mil!DITES. gnés ; aussi doivent-ils parfois chercher dans leur voisinage musulman. Les unions mixtes ne sont pas rares, car la haine de religion est moins forte dans les montagnes. Veuf de sa première femme qui était une catholique de Scu-tari et dont la mort a été rapportée dans une Nouvelle sur les mœurs albanaises1, le capitan Bib Doda enleva une jeune fdle musulmane de Louria, qu’il épousa après qu’elle eut été bapti- • sée. C’est la mère du chef don t les Mirdites espèrent le retour. Quant à Bib Doda paeha, après une existence fort agitée, ayant pris part avec ses Mirdites à plusieurs campagnes dans les rangs de l’armée turque, il vivait à Scutari quand la mort s’abattit brusquement sur lui. Il ne succombait pas assassiné, cas exceptionnel dans cette famille, mais il devait néanmoins fournir une horrible anecdote aux annales de la race de Gion Marko ; le lendemain de son enterrement, le gardien du cimetière catholique venait informer le Consulat de F rance, que la tombe du pacha avait été violée pendant la nuit, le cercueil était ouvert, le corps abandonné sur la terre, les chiens ou les rats avaient dévoré une main. Le gouvernement français obtint que de nouveaux honneurs fussent rendus à son protégé et un tombeau en marbre fut élevé par le gouvernement impérial. Pendant les conférences du traité de Berlin, alors que de si grands intérêts étaient en question, la France, fidèle à sa coutume séculaire, pensa cette fois encore à prendre la défense des faibles ; malgré ses propres préoccupations, elle ne déserta pas leur cause. Son plénipotentiaire, appuyant le représentant de l’Autriche-Hongrie, demanda et obtint qu’aucune modification ne fût apportée aux privilèges et immunités dont les Mirdites étaient en possession ab antiquo. 1. Darda de Thémal (Albanus Albano).