INFLUENTA LIMBII ROMANE ASUPRA LIMBII UCRAINENE 197 Dans certains cas, les termes techniques populaires d’origine roumaine ont pris, en pénétrant dans la langue littéraire ukrainienne, de nouvelles acceptions, spécifiques au style par excellence livresque (cf. roum. tarinâ „terrain cultivé" > ukr. litt. cdryna „domaine", „champ" ou roum. pop. a plecd „allaiter" > ukr. litt. plekâty „nourrir (espoir, haine, etc.)“. L’ouvrage indique les voies par lesquelles ces emprunts passent d’une catégorie à l’autre. II. Par la suite, l’auteur passe en revue les contributions que Fr. Miklosich, E. Kalui-niacki, I. -A. Candrea, D. Scheludko, I. Sarovol’s’kyj, J. Dzendzelivs’kyj et d’autres ont apportées à l’étude de l’influence du roumain sur la langue ukrainienne. Il ajoute des appréciations critiques sur la méthode employée, sur la documentation, sur l’objectivité dans la sélection et l’interprétation des faits. Un élément nouveau, très important, dans les recherches de l’influence roumaine sur l’ukrainien, est marqué par l’emploi des données de la géographie linguistique roumaine et ukrainienne (E. Petrovici, J. Dzendzelivs’kyj, etc.). III. Le chapitre suivant, le plus étendu, traite des trois problèmes principaux suivants: 1) L’adaptation phonétique et morphologique des emprunts faits au roumain. 2) La présentation alphabétique des emprunts (avec leurs variantes et leurs dérivés). 3) La présentation thématique des emprunts. 1. Dans la grande majorité des cas, on constate une correspondance régulière entre l’aspect phonétique des emprunts ukrainiens à la langue roumaine et leur prototype roumain. Par exemple, roum. â, accentué ou non accentué, devient en ukr. e (voir § 9), roum. oa devient en ukr. o (voir § 17), etc. Généralement, dans l’adaptation des emprunts lexicaux au système morphologique de la langue ukrainienne on constate des correspondances régulières. Tous les cas spéciaux sont discutés et commentés à part (voir §§ 24—30). 2. La liste alphabétique des emprunts comprend 353 mots non dérivés. Ils ont été ex-cerptés dans les principaux dictionnaires de la langue ukrainienne (Zelechowski, Hrinôenko, Ukr.-russk. slovar’), dans les dictionnaires étymologiques (Miklosich, EWSl., Berneker, Vas-mer, REW, Rudnyc’kyj), et dans divers glossaires dialectaux et atlas régionaux de certains parlers de la zone des Carpathes septentrionales (Malecki — Nitsch, Stieber, Atlas lemh., Dzendzelivs’kyj, Atlas Transkarp.). Généralement, la structure d’un article de la liste alphabétique des emprunts est la suivante : le mot ukrainien, translitteré en alphabet latin (par ex.: âdzymka = âd3UMKa), l’explication du sens ou des sens, telle qu’elle est donnée dans la source où le mot est pris (par ex. : „espèce de pain fait d’une pâte sans levain"). Suit l’indication du parler, des parlers ou de la région où le mot a été enregistré (par ex., sous ddzymha il est précisé: dans les parlers de la Boucovine et la de Galicie). Après ces données, on indique, en parenthèse, la source de documentation employée; par exemple, après les indications ci-dessus ayant trait à Vâdzymka, on montre: (Zelechowski, 2, Hrinâenko, 4). Cette partie des articles qui constituent la liste alphabétique des emprunts représente leur exposition. Suit Vétymologie, avec citations, en parenthèse, des travaux où celle-ci a été suggérée ou démontrée, ainsi que des travaux employés pour la préciser ou la compléter, etc. Par ex., en revenant à âdzymka: ... Etymol.: formation propre, à suffixe -k-a < ukr. * âdzyma < roum. dial, âdzîmâ „pain azyme", cf. l’aroumain ddzimâ „idem" (Papahagi, 60) < gr. (iÇl.Mci „sans levain" (Kaluiniacki, 12, Scheludko, 125, Crânjalâ, 432, Mihâescu, 93). On cite aussi les variantes phonétiques, comme par exemple: hâdzymka (Hrinâenko, 263). Parfois, les commentaires ne se font pas dans l’article même, mais par renvois. Dans de nombreux articles de la liste alphabétique, on indique la diffusion territoriale des emprunts, sur le base des atlas linguistiques mentionnés. D’habitude, les emprunts au roumain sont connus sur des aires plus étendues, mais il n’est pas possible de les indiquer, à cause de l’exiguïté du territoire pour lequel il existe des cartes linguistiques. Tous les mots-titre, ainsi que leurs variantes et dérivés, portent l’indication de l’accent, toutes les fois que ce dernier est mentionné dans les sources utilisées. L’article jarÿâ „hérisson" a de plus grandes dimensions que les autres, étant donné les nombreux problèmes qu’il soulève et l’intérêt qu’il présente pour le problème de l’ancienneté du contact linguistique des Roumains avec les Ukrainiens. L’auteur émet et tente de soutenir l’hypothèse selon laquelle j- de cet emprunt pourrait dater déjà de la période antérieure à l’assourdissement, chez les slaves de l’est, des voyelles finales k et k, c’est-à-dire depuis le Xll-e siècle ou antérieurement. (D’autres emprunts ukrainiens au roumain pourraient être et mériteraient d’être étudiés d’une manière tout aussi détaillée). 3. La classification thématique des emprunts offre une image suggestive des domaines, des proportions et du caractère des relations matérielles qui se sont établies entre les Roumains et