LA MÉTHODOLOGIE DES RECHERCHES CARPATOLOGIQUES 15 qu’il lui sera possible, cet objectif idéal. Il est absolument indispensable que chaque chercheur des problèmes linguistiques carpatologiques ait une connaissance sûre, et acquise de visu, sur la situation linguistique au moins d’une région partielle fondamentale des Carpates, dans une section synchrone (le plus souvent contemporaine, le plus accessible et présentant un certain avantage de pouvoir saisir la langue étudiée dans sa totalité structurelle). Cette connaissance doit être complétée par celle de l’aspect linguisti-que-historique ainsi que par la connaissance de l’histoire même (et, quant au problème dit valaque, entre autres, par la connaissance ethnographique également). Cet état linguistique connu, d’une partie de la région carpatique.de-vrait être confronté et comparé au système de la langue d’une ou de plusieurs autres régions, ou bien — ce qui serait l’idéal — de toutes les parties des Carpates, à une seule et même époque. Tout cela ne doit pas (et même ne saurait) être fait par la confrontation et par la comparaison de tous les systèmes des langues données, par leur projection historique et par leur totalité structurelle. Ce serait non seulement beaucoup plus difficile mais encore superflu et même méthodologiquement inexact en ce qui concerne les phénomènes grammaticaux pour lesquels la connexion structurelle (en confrontation avec les rapports mutuels des différentes unités, composantes du lexique) est plus qu’évidente. Les phénomènes intelligibles du développement de la structure linguistique indigène, c. -à-d. de celle où nous cherchons les reflets de l’action d’une autre structure, étrangère, y sont nécessairement rejetés à l’arrière plan. Le savant applique son attention, en premier lieu, aux phénomènes linguistiques ou aux mots difficiles à expliquer, ou bien — s’il s’agit seulement d’une partie du territoire national — aux phénomènes ou aux mots spécifiques à cette région géographique du point de vue de la langue nationale en question à l’époque respective. Toutes les recherches carpatologiques mentionnées devraient avoir théoriquement, en principe, une double perspective thématique : Io l’étude des conséquences linguistiques de la colonisation valaque dans les Carpates a) du point de vue des destinées du système grammatical et du lexique de la langue parlée couramment par les colons dans le nouveau milieu et b) du point de vue des destinées de la nomenclature professionelle de la vie pastorale, dans le sens large du mot ; 2° l’étude des conséquences de l’intéraction (la plus diverse) des différentes langues (dialectes) du territoire carpatique et des régions limitrophes conditionnée autrement que par la colonisation valaque. En réalité, il est assez malaisé de prendre, en tous cas, comme point de départ, les raisons de la naissance de l’état linguistique donné, mais plutôt leurs conséquences, c.-à-d. l’analyse des phénomènes linguistiques concrets qui en découlent. Ce fait se présente notamment dans l’étude de la situation linguistique et des influences linguistique; de l’époque où la colonisation valaque a eu lieu, si l’on veut différencier le domaine thématique la du domaine 2. En différenciant les deux influences structurelles (la et 2) de la langue des colons sur le système linguistique indigène, le chercheur n’a d’autre choix que l’analyse linguistique la plus universellement possible des phénomènes linguistiques concrets, présentés comme un résultat de l’interférence linguistique donnée ; l’analyse doit tenir compte de tous les