30 ANTONIN VA5EK même, ne les connaît donc, en ce qui concerne la Valachie de Moravie, que superficiellement (cf. RVK, p. 453-—455). Ce qui est attesté aussi par les dires de Krandzalov qui est d’accord avec Dobrowolski sur son postulat de la datation de l’existence la plus ancienne des carpatismes étudiés. Mais il montre, en même temps, l’impossibilité d’agir de la sorte, à cause justement de l’in-suffissance des connaissances actuelles (p. 238). C’est vrai, mais il faudra examiner également cette datation au moins pas à pas, comme cela a été indiqué par le travail de Kavuljàk (o.c., p. 338 et suiv. ; cf. aussi RVK, p. 182). Outre cela, Krandzalov, en étudiant tous les anciens écrits, procédait en tant qu' historien (pas comme linguiste, voir aussi p. 11 et passim), c.-à-d. en s’intéressant au contenu exprimé et non à sa forme, à savoir, à la langue exprimant ce contenu. Il s’occupe donc de la littérature sur les Valaques et sur leur langue, et non pas de la langue-même. De la part d’un historien, ce procédé est, bien entendu, tout à fait juste, mais il est méthodologiquement incorrect comme base pour tirer des conclusions linguistiques. L’argumentation, du point de vue d’une certaine discipline scientifique, n’est juste que si elle est fondée sur l’analyse faite par la méthode de la même discipline, c.-à-d. une preuve linguistique fondée sur une analyse linguistique. 2. L’analyse critique des études et des opinions sur les Valaques en Moravie a amené son auteur à réunir presqu’un millier de prétendus roumanismes et également à les analyser (p. 6). On pourrait prendre comme un certain défaut méthodologique des RVK (il put être écarté au moins dans le livre discuté), la non-publication de l’analyse détaillée de tous ces mots réunis ou, du moins, de leur tableau synoptique.1 C’est ainsi qu’ils seraient devenus facilement accesibles aux experts, lors de la révision, de même qu’ils auraient fourni une base pour des recherches ultérieures. Les formules comme,,... pfirozenè vynechávám vse, co nenl podle mého ndzoru bezpecné rumunského puvodu...“ („ ... naturellement j’omets tout ce qui n’est pas, à mon avis, d’origine roumaine à coup sûr p. 64; également voir p. ex. p. 60) stimulent plutôt les savants à s’assurer, de leurs propres yeux, de la justesse de tous les jugements donnés (même si les points de vue de l’auteur étaient tout à fait correctes). 3. Quant à la méthodologie, il y a aussi des affirmations fausses (puisque non documentées )de l’auteur sur le dialecte valaque (en Moravie), d’autant plus que ces indications sont plus d’une fois incorrectes et qu’elles ne correspondent pas aux résultats des recherches linguistiques actuelles. Cela concerne, premièrement, l’assertion injuste de l’auteur selon laquelle le dialecte valaque (en Moravie) ne présente aucune unité telle qu’on la trouve d’une part aux dialectes tchèques, d’autres part aux dialectes slovaques voisins (cf. pp. 55, 73, 108). C’est vrai, le dialecte valaque (en Moravie) n’est pas homogène (aucun de nos dialectes ne l’est complètement, par tous ses phénomènes linguistiques ; on sait que même les langues individuelles diffèrent l’une de l’autre 2) ,mais, d’un autre côté, il est important de constater 1 Au lieu de citer une variante après l’autre dans l’ordre alphabétique, comme le fait l’auteur dans les RVK. 2 Cf. A. K e 11 n e r, Üvod do dialectologie, Prague, 1954, p. 20.