20 ANTONIN VA5EK Une revision de la théorie de Miklosich a été tentée par J.L. P i è dans son ouvrage Zur rumänisch-ungarischen Streitfrage. Skizzen zur ältesten Geschichte der Rumänen, Ungarn und Slaven (Leipzig, 1886). Il limite un peu le nombre des roumanismes dans les Carpates de l’Ouest par quelques appréciations inédites (o.c. 93/60). Selon J.L. Pic, les Valaques de Moravie (ainsi que leur langue) sont d’origine purement slave. Il admet que les bergers roumains ont poussé leurs troupeaux jusqu’en Moravie, — où ensuite s’appelèrent Valaques tous ceux qui paissaient leurs brebis dans les montagnes, selon le mode roumain (90) — mais une fois revenus dans leur patrie, (nouvelle appréciation, et donc une nouveauté méthodologique)1 ils y rapportèrent un certain nombre de mots d’origine slave (oblok, pivnica..., 93—94). Etant donné que les migrations des bergers carpatiques dans les deux directions (mieux : dans plusieurs directions) sont très probables et, en ce qui concerne les petites distances même historiquement prouvables, on ne saurait réfuter a priori, dans son ensemble, l’opinion de Pic, mais on peut douter que les mots cités par lui comme preuve des migrations des bergers roumains de Slovaquie en Transylvanie, représentent une preuve philologique suffisante (ils peuvent être, en partie, la conséquence de l’interférence linguistique discutée au cadre du domaine 2, les pénétrations de la langue voisine) ; les recherches futures apporteront certainement là-dessus des connaissances plus approfondies. Les influences roumaines sur la région carpatique polonaise ont été l’objet de l’ouvrage de L. Malinowski, 0 niektôrÿch wyrazach ludowch polskich. Zapiski porôwnawcze (Chap, èlady wplywu rumunskiego w mowie gôralskiej na Podhalu p. 1—20)“. Contrairement à Kahizniacki, il est d’avis, et il le démontre, bien des preuves à l’appui, que dans le Podhale il s’agit effectivement des restes de l’ancienne colonisation roumaine : ,,sq,dzç ze w ôbec tych faktôw twierdzenie prof., K., jakoby gwary podhalska i cieszynska nie ulegaly bezposrednim wplywom rumunskim, upasc musi stanowczo“ (o.c. 18). La contribution de F. Pastrnek, Slovenskÿ jazyk. Studovanie slovenciny («Slovenské pohl’ady», XIII, 1893, pp. 175—177, 237—245, 301—309,368—375, 426—434, 549—564, 631—639, 692—698, 762—-767) diminue le nombre de roumanismes p. 1—67, il ne parle pas de ces dernières. Sans remarquer l’origine roumaine il cite ici glaga ,,teleci zaludek namolenÿ, jimé se ovci mléko syFf" (32); krdel ,,hejno, mnozstvi" : kfdel borù vy~ schlo (35); valach „stroj na cidëni obili, fukar" (48). Il ne croit pas non plus à l’origine roumaine du verbe redigovat: kde ten stül redigujeV. (staviS), redigovdl ho na hûru (62), quoique ce dernier soit rangé par lui-même nettement parmi les mots d’origine étrangère. Selon ses mots à la page 61 : „Nejvice slov cizich vypùjceno z nèmciny, nêktard z latiny, tfi ctyfi z mad’-arlinÿ' (la majorité des mots étrangers sont empruntés de l'allemand, quelques-uns du latin, trois ou quatre du magyar), le verbe redigovat est plutôt d’origine latine. Voir nos études Jazyhozpytné dilo Frantiika BartoSe, «Yalassko», VI, Brno, 1957, p. 16 et suiv., et Frantüek Bar toi — dialektolog moravskÿ dans le recueil Ze Hvota a dîla Fr. BartoSe, Got-twaldov, 1957, p. 87—96. 1 Mais pas du tout tant qu’il s’agit d’une (n’importe quelle) influence des langues slaves sur le roumain ; de la littérature voir déjà l’ouvrage de Miklosich Die slavischen Elemente im Rumunischen. Besonders abgedruckt aus dem XII. Bande der Denkschriften der philosophisch-historischen Classe der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Vienne, 1861, 1—70, et aussi une série de travaux postérieurs (cf. p. 23 el suiv. de ce travail-ci). * Osobne odbicie z tomu XVII «Rozpraw Wydzialu filologicznego Akademii Umiejçt-nosci w Krakowie», 1892.