114 SILVIA NITA ARMA?... 56 — slov. dial, cap (< roum. tap) „chaise sur laquelle on s’assied à califourchon ; appareil (chèvre) pour scier le bois“. — pol. carek (< roum. tare) „basse-cour, établi". — pol. urda, hurda (< roum. urdâ) „bière, eau-de-vie" — pol. watra (< roum. vatrâ) „cendre de paille". ■—pol. wataha (< roum. vâtaf) „hache à long manches, hachette" — pol. dziama (< roum. zeamâ) „niais, veule". 2. Restrictions de sens — scr. beUka (< roum. bâsicâ) „membrane pour couvrir les récipients ; chambre à air de l’oeuf". — brus, bukatka (< roum. bucatâ) „pain cuit". — bg., scr. fasa (< roum. fasâ) „lacets en cuir, crin ou fils de chanvre pour nouer les chaussures paysannes,,. — slov. frumbija (< roum. frînghie) „passementerie, cordonnet d’ornement". — pol. gawra (< roum. gaurâ) „repaire de l’ours,,; mor. gaur „creux dans un hêtre, nid du pigeon sauvage". — pol. gielata (< roum. gâleatâ) „récipient (seille) pour le beurre". — pol. grapa (< roum. groapâ) „pente abrupte" ; slov. grapa ,,id". — ukr., pol. mygla (< roum. mîglà) „tas de bois de grumes". — slov. tokmit (< roum. a toemï) „marchander (des moutons) — ukr. urma (< roum. urmâ) „chemin battu par les bestiaux". 3. Extensions de sens — bg. muskam (< roum. a muçca) „piquer une pointe dans un objet,,. — tch. suty (< roum. ciutâ) „vide, désert". — bg. sut (< roum. dut) „dénué". Dans certains cas, connaître les nouveaux sens que les langues slaves auront développés, aide à établir les voies de pénétration des mots roumain. Ainsi, des termes comme fecior, mâciucâ, pîrtie, a toemi, qui — en roumain — ne sont pas forcément des termes pastoraux, ont pénétré dans ces langues grâce au contact avec les pâtres roumains qui devaient les employer ; nous en trouvons la preuve dans les sens acquis par restriction (bg. ficjur, „aide du maître-berger dans une bergerie" ; pol. maezuga „bâton long et noueux d’un pâtre" ; mor. pirt’a „droit de traverser avec ses moutons le pâturage d’autrui, pour arriver à l’endroit de pâturage établi" ; slov. tokmit „marchander pour des moutons". L’influence roumaine, manifeste surtout dans le lexique des langues slaves, apparaît comme un exemple de pénétration différente de celle suivie par l’influence slave sur la langue roumaine, autant par le volume et la nature du matériau, que par la succession des moments, la dynamique des emprunts et la situation de ces derniers par rapport aux langues slaves, depuis le moment de leur pénétration jusqu’à nous jours.