VARIATIONS REGIONALES DE I.’INFLUENCE DU SLAVE SUR LE ROUMAIN	41
  Menant que, dans les sous-dialectes de l’ouest et du nord du pays (c’est-à-dire ; dans les sous-dialectes du Banat, de Criçana et de Maramureç) et, probablement, dans les parties du sous-dialecte transylvain proprement dits, qui s’y ■voisinaient, il y a un assez grand nombre de mots empruntés au vieux ■lave, qui n’existent pas dans les autres sous-dialectes daco-roumains. La
Iinétration de ces éléments vieux slaves dans ces seuls sous-dialectes daco-lumains nous oblige à admettre, pour l’époque de l’influence du vieux slave ir le roumain, des conditions d’existence identiques pour les sous-dialectes ico-roumains signalés ; du reste, ces conditions d’existence identiques des ms-dialectes en question peuvent être déduites aussi des faits concernant s éléments d’origine latine de la langue roumaine. Justement dans ces irlers daco-roumains se sont conservés certains éléments d’origine latine, imme june « jeune », nea « neige » etc. ou se sont produits certains transforations sémantiques : pedestru signifie, dans ces parlers, « piètre ». D’autre irt, certains éléments de ces régions se retrouvent, dans les dialectes rou-ains du sud du Danube ; comme je l’ai déjà mentionné dans mon ouvrage toria limbii romane în lumina materialismului dialectic, Jassy, 1950, mot glican (omuçor) « luette, uvule » est identique à l’origine, phonétique-ent, au mr. gîrclean et megl. gîrgâlan, emprunté au vieux slave (grüklanü). e tels faits prouvent qu'il y avait, à l’époque du roumain primitif, des concis plus serrés entre ces parlers et les parlers macédo-roumains et mégléno-umains, auxquels, d’ailleurs les parlers de l’ouest et nord du pays ressem-ent sous divers autres aspects (signalés déjà par G. W e i g a n d, O v. ensusianu, T. Papahagi et autres).
Parmi les faits de langue invoqués ci-dessus, il y en a quelques uns îi consistent dans des différences d’accentuation. Ils s’expliquent par les fférences d’accentuation des dialectes vieux slaves, parlés sur le territoire roumain primitif. Les différences régionales d’accent des mots slaves du ¡Blaco-roumain sont plus nombreuses que l’on ne pourrait croire et devront être recueillies et étudiées du point de vue envisagé ci-dessus, point de vue «fléjà soutenu d’ailleurs par Eufrosina Simionescu dans sa thèse de jffioctorat, Accentul în cuvintele slave vechi din limba românâ, Jassy, 1913, tes formes moldaves bôlnav, dihor, jilav, mîrçav, §téfan (certaines formes Existent aussi en Transylvanie), différant par accent des formes valaques bolnâv, dihor, jilav, mîrçâv, §tefdn ; en forme valaque, grddiçte (existant au moins comme toponyme) différant également par accent du toponyme Grâdîfte de Transylvanie, — la prononciation Grâdiçte est certainement le résultat d’une lecture fautive des intellectuels moldaves et valaques du siècle passé ; ces intellectuels, qui ne pouvaient connaître le vrai accent du toponyme transylvain, nous permettent de conclure sur certains différences d’accentuation des mots vieux slaves se trouvant à la base des mots roumains discutés.
  § 8. Dans les sous-dialectes daco-roumains d’ouest et du nord il y a aussi certains éléments lexicaux qui ne présentent pas le type phonétique bulgare, identifié généralement au type phonétique vieux slave, mais le ■pe serbe, éventuellement le type slovaque. Comme l’aspect phonétique