384 C. N. VELICHI 32 que tous mes compatriotes aimés sans exception, sans choix, soient soumis à la contribution commune en vue de satisfaire aux besoins de la patrie bien-aimée qui sont aussi ceux de la communauté et alors moi aussi, en tant qu’un des plus zélés patriotes, malgré ma vieillesse, malgré mon appauvrissement par suite de l’injustice et du poids de ma maison familiale, quand les premiers auraient donné à la caisse commune de leurs riches revenus seulement un millième, moi de toute mon âme j’aurais donné la centième partie du pauvre revenu résulté de la fatigue de mes mains...». Mais parce que cette loi, « pour le malheur général » n’est pas encore établie, « selon l’éternelle loi de la nature », les hommes de bas étage, ceux qui travaillent, « ceux qui paient seront anéantis et décriés par ceux exempts d’impôts », c’est-à-dire la classe superposée 1. Pesacov sait exprimer tout cela rondement, joliement, dans ses lettres et suppliques, dont la prose est sémée de proverbes et de maximes, avec des expressions intéressantes et des vers empruntés à la littérature de l’époque. La valeur littéraire de cette prose dépasse parfois celle de sa faible création poétique. Pour conclure, il convient donc d’intégrer Pesacov dans les rangs de l’intellectualité progressiste roumaine de cette époque, en tant que personnalité originale et caractéristique de la première moitié du XIXe siècle. De cette époque donc, où la question de la liberté sociale et nationale était ardemment débattue par les peuples balkaniques aussi bien que par le peuple roumain — ce qui rendait maintes fois communes leurs luttes. 1 Bibliothèque de l’Académie, mss. 1276, f. 69.