9 CONTACTS ENTRE L'HISTORIOGRAPHIE ROUMAINE ET TCHÈQUE 417 apendice la istoria lui Petru Maior") 1 par lequel il intervient dans cette polémique. Il s’élève contre ceux qui „de haine étant remplis, ne se gênent pas de mentir devant le monde“ 2 et il parle de „l’opinion injuste de quelques uns en ce qui concerne les Roumains“ ; il plaide avec ferveur la cause de la latinité toute pure du peuple roumain. La polémique s’achève, à la fin de la troisième décennie du XlX-e siècle, par l’intervention de Eftimie Murgu qui réfuté avec fermeté les interprétations erronées et insidieuses de S(ava) T(ôkôly) 3. On voit par conséquent que la seconde phase de la dispute qui nous intéresse constitue plutôt un moment de son histoire, dans le courant duquel trois écrivains post-latinistes (D. Bojinca, T. Aaron et E. Murgu) ripostent comme il se devait aux tentatives entreprises pour faire revivre les thèses de Sulzer et d’Engel. Cependant que la paix d’Adrianople (1829) mettait fin à la guerre russo-turque et que la Moldavie et la Valachie se plaçaient de quelques petits pas en avant sur la voie de l’autonomie et de l’indépendance, de l’autre côté, en Transylvanie, des érudits appartenant à l’école latiniste, combattaient les inventions et les théories volontairement erronées des „adversaires du peuple roumain", comme eux-mêmes le disaient. Bien que l’historiographie transylvaine engagée dans cette dispute fît parfois preuve d’exagérations nées du romantisme scientifique propre au commencement du siècle passé, notamment en ce qui concerne la pureté de notre race, il n’est pas moins vrai que c’est elle qui met les bases d’une certaine manière d’argumenter qui, plus tard, pendant la seconde moitié du XlX-e siècle, sera adoptée par les historiographes d’en deçà des Carpathes. C. — IIIe phase [1853-guerre de Crimée — jusqu’à la fin du XIXe siècle). Jusque vers le milieu du siècle passé, ce problème des origines de la langue et du peuple roumain continue de faire son apparition dans les chroniques européennes, au moyen de publications isolées, mais sans plus manifester d’esprit polémiquant. Tout au contraire, on a de l’intérêt politique pour les pays danubiens et partant pour le problème roumain. C’est ce qui explique pourquoi la publication de W. Wilkinson, concernant la Moldavie et la Valachie 4, paraît déjà depuis 1821 en traduction française 5, et pourquoi, huit ans après, Rodolphe Lindau en publiera une traduction allemande re- 1 Cf. Scurtâ apendice la Istoria lui Petru Maior, carea prin adevàrate màrturisiri a mai multor scriitori vechi, începutul Românilor din romani adevàrati, la mai mare luminà îl pune, Buda, 1828, 79 pg. E. Murgu suppose — et ce ne serait pas exclu — que l’auteur de cette première brochure parue en 1823, serait toujours S(ava) T(ököly). 2 Ibidem, p. 33. 3 Cf. Widerlegung der Abhandlung welche unter dem Titel vorkömt: Erweis, dass die Wallachen nicht römischer Abkunft..., Ofen, 1830, 156 pp. 4 W. Wilkinson, An acount of the Principalities of Wallachia and Moldavia, Londres, 1820. 5 W. Wilkinson, Tableau historique, géographique et politique de la Moldavie et de la Valachie, traduction de l'anglais par M+ + + , Paris, 1821. 27-1457