21 UN POÈTE «SLAVO-ROUMAIN» : G. PESACOV 373 d’être nommer traducteur auprès ministère de la Justice et il renonce au voyage bien qu’il eût déjà écrit à Persida de l’attendre 1. A cette même époque, il envoie à sa femme des fragments traduits par lui de l’oeuvre de Young (sur la vieillesse et sur la charité), afin d’en faire la lecture à quelques personnes de Negotin et de Vidin2. Le 21 février 1837, il écrit à son épouse qu’il a été si malade qu’il a rédigé un testament en vers, en langue bulgare — poésie qu’il envoie ensuite par l’entremise de Mustakov à Venelin. Il échappe à cette maladie uniquement grâce à Barbu Stirbei, auquel il écrit pour le prier de lui envoyer un médecin et qui le fait soigner par le docteur Carazisi. Rétabli en décembre 1837, Pesacov habite maintenant le quartier Vlâdica, arrondissement bleu, dans les maisons de Tarsita Velicoaia, au no. 232 B, dans la rue qui plus tard devait s’appeler «11 Juin», près de l’endroit dit « Podul Calicilor »3. Il mettait toujours son espoir dans une aide venant de la part de Miloch, auquel s’était adressé à cette fin le parent de sa femme, qui vivait en Russie. Pesacov adresse son « Testament » à Zachariano et à Vancu Liubic 4 aussi, pour les attendrir. Mais toutes ces démarches, auxquelles il convient d’ajouter une lettre à Kisselef dont le contenu est resté ignoré, n’eurent aucun écho5. Partout, il joue de malheur : D. Mustakov, l’agent de Miloch qui lui avait promis de l’argent pour l’aider à gagner la Serbie, avec unique clause de s’acquitter de cette dette une fois arrivé là, ne lui donne que « comme à un mendiant, seulement 140 groschen » ; offrir cette somme dérisoire à lui, Peëacov, habitué de faire, lui, la charité à d’autres et non pas de la recevoir. Il s’adresse ensuite à Stoian Simic, riche marchand qui devait avoir plus tard un certain rôle politique. Ce qu’il espérait tirer de celui-ci était une invitation en Serbia «ainsi que procèdent les Russes... parce que c’est seulement appelant chez eux des gens de valeur qu’ils pouvaient participer eux aussi à la gloire des pays d’Europe et du monde entier6. Mais Simic ne lui envoi que 10 ducats, ayant « l’impudence » de lui dire qu’il est assez pauvre lui aussi et que chacun connaît ses propres ennuis 7. Un dernier espoir de Pesacov était le colonel Stefan Stoianovic, commandant militaire et gouverneur de la province Ciair.a, résicant à Negotin. Celui-ci s’était comporté élégamment envers Persida, lui donnant l’assurance que son mari pourrait se créer une situation en Serbie — c’est pourquoi elle invite son époux d’écrire sur le champ à son protecteur. Nous ne connaissons que sa deuxième lettre à Stoianovic— lorgue missive rédigée le 15 juillet 1838. Tout en le remerciant des tonnes paroles dites à Persida, Pesacov raconte à Stoianovic les phases principales de son procès avec Zachariano, ainsi que l’appel qu’il avait lancé à Stoian Simic, les promesses de D. Mustakov et la 1 V. la lettre dans le même rrss. f. 40. Il occupait cet emploi le 16 octobre 1836. Bibliothèque de 1*Académie, Doc. LXXVI/46. 2 Bibliothèque de l'Académie, Mss. 1276, f. 40. 3 Ibidem, f. 74v. 4 Ibidem, f. 45. 5 Ecrits avant le 2 décembre 1837. 6 Mentionnée dans le Mss. 1277, f. 97v. 7 Ibidem.