106 SILVIA NITA ARMAÇ.. 48 (brnza), ukr. brÿndza (brÿnza), bryndz’a (brynz’a), rus. bryndza, (brynza) ; roum. dial, budzâ (litt. buzâ) — scr. budza ; roum. dial, adzimâ (litt. azimâ) — ukr. adzymka ; roum. dial, dzamâ (litt. zeamâ) —- ukr. dz'ama, dzema, dz’ema, pol. dziama, slov. dzama 1 ; roum. dial, dzâr (litt. zer) — ukr. dzer, dzera, pol. dzer, slov. dzér ; roum. dial dzestre (litt. zestre) — slov. dzestre ; roum. dial, spudzâ (litt. spuzâ) — ukr. spüdza ; roum. dial, rîndzâ (litt. rînzâ) — ukr. rÿnd’za, pol. ryndza, (slov. ryncka, rincka) ; roum. dial, mîndzarâ—bg. mand-zare ; roum. dial, a meridza — ukr. merendzaty, meryndzaty, pol. mierydzac ; slov. meridzat ; roum. dial, merindza (litt. merinde) —- pol. mierendza ; roum. dial, bardz — bg. bardzav, bardziv. Certains emprunts font voir des traitements phonétiques anciens, qu’on ne retrouve plus aujourd’hui, pas même comme des archaïsmes dans les parlers conservateurs daco-roumains. Ainsi, les mots ukr. kl’ag, gl’ag(a), pol. klag, klok, gleg, slov. kl’ag, gl’ag(a) représentent le mot roumain chiag lequel a dû pénétrer dans les langues slaves respectives à une période où il gardait encore le groupe de consonnes cl’ (lat. *cloagum, coagulum), avant leur passage à chi 2, c’est-à-dire avant le XVIe s.3 Ce même phénomène se retrouve aussi dans l’ukr. vakl’esa, emprunté sans doute à une période où l’actuel mot roumain oache§ gardait intact le groupe de consonnes cl’ (v. roum. ocl’u). Le rappel de vieux phonétismes roumains apparaît aussi dans des emprunts comme : ukr. frembija, pol. frombija, slov. frumbija, provenus du v. roum. *frîmbie (aujourd’hui frînghie) et qui maintiennent le groupe de consonnes latines -mb- (-irnbr- > -rimb-) ; ukr. vatul’a, pol. watula, wetula, slov., mor. vetula qui conserve la mémoire de l’ final roumain, passé à i (roum. act. vâtui < lat. vituleus). Quant aux voyelles roumaines a, e, i, o, u, elles apparaissent dans les emprunts par les sons équivalents des langues slaves: (roum. armâsar, burtâ, bordei, bisericâ etc. — ukr. harmasar, scr. (arg.) burta, ukr. bordej, scr. bise-rika ect. Mais il est des cas où ces voyelles correspondent à d’autres sons des langues slaves: Ainsi, la voyelle a s’exprime par o dans l’ukv. komornyk (roum. comarnic); Étant donné que la voyelle roum. â n’a pas de correspondant dans les langues slaves (à l’exception du bulgare dont le son a s’approche du son roumain), elle y est exprimée d’une manière différente : 1. Dans les langues bg., mac., scr., ukr., rus., brus.: slov., mo r.,et pol., par a : roum. bâtut — bg. batut ; roum. câciulâ — bg. kacul(a) ; roum. coltun — bg. kalcun ; roum. câlus — bg. kaluis, ukr. kalus ; roum. câlusar — bg. kalusar ; roum. câpuçâ — bg. kapus, ukr. kapus ; roum. cârutâ — bg. karuca, 1 En slov. dzama, les lettres dz notent évidemment le son g. Ce même son se retrouve, employé pour dz, dans le parler du nord du Maramures, là où dz éprouve l’influence de la consonne c de la syllabe suivante : dzile, prononcé gice; cf. A 1. Rosettiy . op. cit., p. 247* 2 Cf. O. D e n s u s i a n u, Istoria limbii romane, I, Bucarest, 1961, p. 198 et pas. 3 Cf. Al. R o s e 11 i, op. cit., p. 178 et pass., Armas, SCL 584.