19 L’HISTOIRE DES ÉTUDES SLAVES EN ROUMANIE 211 par l’intérmediaire d’Odobesco et qui a publié ultérieurement une étude sur lui1 ; plus tard, son élève et continuateur, V. Jagic, allait l’utiliser dans son édition monumentale Psalterium Bononiense (1907) 2. Dans d’autres ouvrages du même auteur, tels Cìntecele poporane aie Europei râsâritene, mai eu seamâ in raport cu tara, istoria fi datinile românilor 3, Odobesco entreprend des études de folklore comparé balkanique, poussant la discussion sur le domaine des données de la création populaire slave 4. Ancien étudiant de l’Académie de Pierre Mogila de Kiev, combattant ardent de l’Union, l’évêque Melchisedec s’est dirigé avec ardeur vers la recherche de la culture roumaine ancienne en slavon, recueillant avec passion pes inscriptions slavonnes et roumaines de Moldavie et de Bucovine, faisant baraître des écrits littéraires anciens, parmi lesquels le plus important est La Vie de St. Jean le Nouveau, écrite en Moldavie, au cours des premières années du XVIe siècle, par Gregoire Camblak5. Sans avoir la riguer scientifi-due de ses contemporains Odobesco et Hasdeu, l’évcque Melchisedec demeure l’un des premiers chercheurs modernes de la culture roumaine ancienne en slavon, pouvant être cité parmi les fondateurs de la philologie slavo-roumaine. Leur contemporain, le grand philologue et historien B. P. Hasdeu, ancien étudiant de l’Université de Harkov, devenu en 1873 professeur à l’Univer-sité de Bucarest, entreprend, surtout dans « Arhiva istoricâ a României » (1865—1867), la publication d’un grand nombre de documents historiques et littéraires, beaucoup d’entre eux en langues slaves, accompagnés d’études et de commentaires, où il met en lumière une série d’aspects moins connus jusqu’alors de l’histoire et de la culture roumaines anciennes, en relation avec la culture des peuples slaves. On peut citer parmi eux la traduction faite pour la première fois en roumain de Y Histoire, en vers polonais, de la Moldavie et de la Valachie, écrite par Miron Costin en 1684 6, et la publication, toujours pour la première fois en Roumanie, de la Chronique moldo-polonaise, accom- 1 Psaltir s tumacenjem pisan 1346 za Branka Mladenoviéa, « Starine », Zagreb, IV, 1872, p. 29—62, et extrait. 2 V. Jagid, donne des variantes de ce manuscrit appelé par lui Codex Bucurestinus, car maintenant il se trouve à la Bibliothèque de l’Académie Roumaine, manuscrit slave n° 205. Voir G. M i h â i 1 à, Din legâturile..., p. 235—239. 3 « Revista românâ », I, 1861, p. 27—60. Voir Opere, II, p. 4—31 (notes de V. Cândea, p. 440—463). 4 Nous utilisons ici et ci-dessous, pour les savants qui ont été professeurs de l’Université de Bucarest, l'article collectif de G. Mihâilà, I. C. Chi^imia, Lucia Djamo-Diaconità, Gh. Barbà, V. Soptereanu, E. V r a b i e, C.iaeaHCKaa (fiu.io.ioiun e EyxapecmcKOM ymeepeumeme, Rsl, XII, 1965, p. 159—172. 5 Voici quelques-uns de ses ouvrages : Cronica Husilor si a Episcopiei, Bucarest, 1869 ; Cronica Romanului si a Episcopiei de Roman, Bucarest, 1874—1875 ; O vizitâ la cîteva mânâstiri si biserici antice din Bucovina, extrait de «Rev. pt. ist., arh. çi fil.», I-ère année, Bucarest, 1883; Mitropolitul Grigorie Tamblac. Viafa si operele sale et Viafa sfîntului Ioan cel Nou de la Suceava..., Catalog de cârfile sîrbesti si rusefti, manuscrise vechi ce se aflâ în biblioteca sîntei mânâstiri Neam-fului..., ibidem, II-ème année, t. III, Bucarest, p. 1—64, 163—170, et resp. 129—143 ; Notife istorice si arheologice adunate de pe la 48 mânâstiri si biserici antice din Moldova, Bucarest, 1885, et autres. Voir Const. C. Diculesco, Episcopul Melchisedec. Studiu asupra vie(ii fi activitâ(ii lui, Bucarest, 1908 ; Scarlat Porcesco, Episcopul cârturar Melchisedec Stefânescu, « Ateneu », Bacâu, 1967, n° 9, 20 sept., p. 2. 6 « Arhiva istoricâ a României », I, 1865, p. 159—172.