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MARIA ZDRENCHEA
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    La conjonction si (et) est en plus, par rapport au texte sla von, dans la proposition câzu o piatrâ mica si rece 2 ¡2 (une pierre petite et froide tomba). Dans le texte que l’on traduit, il n’y a pas de conjonction entre les adjectifs Aida et ctSaîn ce qui en slave ne gène pas, tandis qu’en roumain il est plus naturel d’avoir une conjunction entre les adjectifs.
     Dans le but de souligner quelques faits linguistiques qui ont retenu notre attention dans le Manuscrit de Ieud, nous ferons quelques références à un autre texte slavo-roumain du XVIe siècle, le Psautier slavo-roumain de Coresi 1.
    On remarque que les noms y sont, en général, bien traduits; de même il y existe le tendance d’analyser les mots composés: 3dKonc>A<iKU,d 25/15, legedâtâtoriu (celui qui donne la loi) ; la méconnaissance de certains temps se fait sentir — le présent est souvent traduit par le passé simple: kkbok/K 7/16 chemaiu (j’appelai), s’hctaxt'Ii 5/3 se scularâ (se levèrent); il y a des fautes dans la traduction des participes: pfKuii 33/16 ziserâ (dirent), k ksiiocm 5/10 înalt (je hausse) ; des inconséquences dans l’expression de l’aspect verbal: nor'K’EHÉT'K 1/8 peri-va (périra); ktvCKptvCN*—-34/6, înviu (je ressuscite), dans beaucoup de cas, l’auxiliaire est absent dans les formes verbales composées: HAoy^Ti KoypEHK 'i/ïnctk Main* h\' k 32/7, si duh eu burâ parte pâharul lor (esprit avec orage la part de leur verre) ; on rencontre des inexactitudes dans l’expression des conjonctions: mto îcth makti raKO noaihhuih h 20/1 ce este omul câ pomenifi [de] el (qu’est-ce que l’homme que tu te souviens de lui) la traduction des cas est souvent mécanique: np-fcKAOHHT ce h naAiT cm trA<s oyAfrt'brtii exa*1, oyjorHU 28/3, pleaeâ-se fi cade cînd vinge miseilor (il se soumet et tombe lorsqu’il vainc aux malheureux) — en slave le datif est exigé par le verbe.
    Les problèmes de traduction sont à peu près les mêmes chez Coresi que dans le Manuscrit de Ieud, bien qu’il y ait une grande différence entre les deux traductions.
    Ce n’est pas la fréquence des fautes qui importe, mais le fait que dans le Manuscrit de Ieud ces fautes ne modifient pas en général le sens du texte slave, qui a presque toujours été compris et que la traduction — même si parfois incorrecte—-est toujours claire. Chez Coresi par contre le texte roumain est souvent inintelligible comme il résulte des exemples cités plus haut2.
    Pour terminer, nous reprenons les conclusions qui se sont détachées de l’étude comparative de certaines parties du discours des textes slave et roumain.
    La traduction doit être située à la période de début de la littérature roumaine—au XVIe siècle — conclusion qui coïncide avec les données de la graphie et de la phonétique 3. C’est pourquoi la langue de la traduction présente
    1B. Petriceicu Hasdeu, Psaltirea publicatâ româneascâ la 1577 de Diaconulu Coresi, Bucarest, 1881.
     2	Ce phénomène est présent aussi dans d’autres textes du XVIe siècle, comme le montre Al. Piru dans Literatura romàna veche, 2 éd., Éd. pour la littérature, 1962, p. 50: «La traduction du Codex de Voronet, tout comme celle du Psautier de Schei, est presque inintelligible, parce que l’auteur a traduit du slavon d'une manière juxtalinéaire, mot à mot ».
     3	Maria Zdrenghea, « Legenda duminicii din Manuscriptul de la Ieud ; Considerata cu privire la limbi ». Thèse de doctorat soutenue à l’Université de Cluj, 1965; dactylographiée.