27 L’HISTOIRE DES ÉTUDES SLAVES EN ROUMANIE 219 année au VlII-ème Congrès d’archéologie de Moscou \ collaborateur de la principale revue internationale d’études slaves de la fin du siècle dernier et du début de notre siècle, publiée par son ancien professeur V. Jagic, « Archiv für slavische Philologie », auteur souvent élogié dans les pages de cette revue et d’autres publications, le grand savant roumain fut élu en 1914 membre correspondant de l’Académie Serbe. Bientôt il devait l’être encore par l’Aca-démie Russe. Lui aussi, à son tour, a personnellement déployé une intense activité visant à faire connaître chez nous certains représentants illustres des études slaves internationales, à savoir B. Kopitar, Fr. Miklosich (voir plus haut), V. Jagic — qui, sur sa proposition et celle d’autres savants roumains, fut élu, en 1904, membre honoraire de l’Académie Roumaine — K. Jirecek et J. Radonié, également élus membres honoraires de cette institution scientifice, en 1914, grâce à l’intérêt qu’ils ont manifesté dans leurs ouvrages vis-à-vis de l’histoire et de la culture roumaines, ainsi que des relations slavo-roumaines. Par ses contributions directes au progrès de la philologie slave proprement dite, qu’il enrichit d’un grand nombre de textes et documents slavo-roumains, I. Bogdan faisait jour sur un secteur, moins connu jusqu’alors, de la culture ancienne du sud-est européen, à savoir sur la culture roumaine ancienne en slavon, dont l’originalité a été généralement reconnue dans notre pays et à l’étranger. § 11. En effet, comme on l’a déjà vu, l’intérêt de la slavistique internationale pour les questions slavo-roumaines avait commencé, quelques dizaines d’années auparavant, à se manifester d’une manière toujours plus pregnante, ce qui aboutit à la publication de plusieurs ouvrages dont les plus remarquables avait été ceux de Fr. Miklosich. Mais déjà—-peu avant l’apparition des premiers ouvrages de I. Bogdan et puis simultanément — plusieurs slavisants étrangers orientent toujours plus nettement leurs investigations vers le secteur slavo-roumain. Parmi ceux-là, le premier à mentionner est Emile Kaluzniacki, ancien élève de Miklosich (puis son collaborateur à Die Wanderungen...), nommé en 1875 professeur à la chaire d’études slaves nouvellement fondée à l’Uni-versité de Cemâuti2, où il enseigna jusqu’à la fin de sa vie, en 1914. Par son activité scientifique, Kaluzniacki a fortement contribué surtout à l’étude de la culture roumaine ancienne en slavon, ce qui lui valut l’appréciation des milieux scientifiques roumains qui l’élurent en 1890 membre 1 À cette occasion, il a présenté la communication FpaMoma Hsana Pocmucmeuw Eep-AadmiKa 1134 e., où il a prouvé, avec A. X. Sobolevskij, le caractère non-authentique de ce document, publié antérieurement par B. P. Hasdeu et considéré par plusieurs historiens une preuve historique bien fondée. Le résumé en a été publié dans 3anHmuH BocbMoao Apxeo-/îozunecKoao Cbesàa, Moscou, 1890, p. 146—147, et ensuite dans Tpydbi BocbMOeo ApxeoAoeu-necKozo Cbeiàa e Mocnee, 1890, t. IV, Moscou, 1897, p. 163—164. Dans une version plus ample, l’étude a paru en roumain : Diploma bîrlâdeanâ din 1134 si principatul Bîrladului. O încercare de criticâ diplomaties slavo-românâ, extrait des A.A.R, II-ème série, Mém. Sect, hist., t. XI, 1891. 2 Voir Gr. Nandriç, Em.il KaluZniacki, dans XJnitatea lingvisticâ a popoarelor slave, extrait de « Codrul Cosminului », II, 1925, Cernâuti, 1927, p. 579—582 ; D. P. Bogdan, Emil Kaluzniacki si scrierea chirilicâ la români, « Românoslavica », I, 1948, n° 1, p. 11—39.