430 TR. IONESCU-NIÿCOV 22 bibliographie roumaine. L’auteur a consulté l’ouvrage bien connu de N. Bla-remberg1 — Des institutions et des lois de la Roumanie, l’édition allemande de l’ouvrage de Cantemir, Descriptio Moldaviae 2, Magazinul istoric pentru Dacia (IV, 1847), les publications de Melchisedek 3, Arhiva istoricâ Romand, Documéntele Hurmuzaki4, Cronicele moldovenefli, Tezaurul istoric pentru România (I, 1863), les documents inédits publiés par Tocilescu 5 et autres. Par son érudition et par la logique de son argumentation, mais surtout par la conviction qu’il mettait à défendre les thèses de l’historiographie roumaine, dans une dispute inégale, en ce qui concerne l’éthique de l’argumentation, Joseph Ladislav Pic demeure l’un des défenseurs les plus conséquents de nos droits historiques pendant cette période. ★ B. — Indirectement On peut voir, de ce qui précède, que la mission de répondre aux thèses tendancieuses concernant les origines du peuple roumain, est revenue — surtout pendant les deux premières phases de èette dispute — aux historiographes roumains de Transylvanie. Les problèmes mis en discussion et tout l’arsenal des arguments ayant évolué en étroite liaison avec le mouvement des Roumains de Transylvanie en vue d’obtenir des libertés nationales, la dispute a présenté jusqu’à la seconde moitié du siècle dernier un caractère plus calme, moins aigu; mais aussitôt que les revendications politiques et sociales gagnent de l’acuité dans l’ensemble des mouvements de libération des peuples du centre et du sud-est de l’Europe, cette dispute revêt de nouvelles formes, étend son contenu et provoque les interventions d’un grand nombre d’historiens roumains des deux côtés des Carpathes. Le premier des historiens roumains qui attaque le problème de notre histoire est Bogdan Petriceicu-Hasdeu. Doué d’une formidable capacité de travail et d’une mémoire très réceptive qui, probablement, ne l’aura jamais trahi, Hasdeu est un véritable encyclopédiste du XlX-e siècle. Pleinement conscient que l’histoire des Roumains était exposée de tout côté, telle une ville sans défense, Hasdeu décide de remplir ce vide immense car — il faut bien le reconnaître — à l’heure où se produisaient les attaques de Roesler, l’historiographie roumaine de ce côté-ci des Carpathes était presqu’inexistente. Romantique et parfois même idéaliste dans ses conceptions, Hasdeu a déployé une activité scientifique prodigieuse, étayée d’une formidhble information documentaire. Istoria critica a Românilor (Histoire critique des Roumains) publiée par Hasdeu, en 1873, c’est-à-dire à un moment où la théorie roeslerienne commençait à bénéficier d’une ample adhésion dans les sphères de l’historio- 1 Cf. Essai comparé sur les institutions et les lois et les moeurs de la Roumanie depuisjjes temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Bucarest, 1885. 2 Cf. Beschreibung der Moldau, Frankfurt, 1771. 3 Cf. Cronica Husilor, Bucarest, 1869 et Cronica Romanului, Bucarest, I, 1874. 4 Cf. Documente, VI, 1878 6 Cf. « Revista pt. istorie, arheologie çi filologie », II, 1884, vol. I, fasc. 1.