200 G. MIHAILA naires slavo-roumains, à savoir : 1) Le glossaire botanique slavo-roumain (noms d’herbes et d’arbres), p. 104 et 144 du manuscrit n° 18, ayant appartenu au Musée d’antiquités, écrit au monastère de Bistrita en Olténie, vers 1700—1705 et reproduit par M. Gaster 1 ; 2) Le Dictionnaire de Misait écrit vers 1740 (copie d’un dictionnaire plus ancien, apparentée à celui de Mihai de 1672) et ayant appartenu à la collection de G. D. Teodoresco 2 ; 3) Le Vocabulaire serbo-roumain, suabo-roumain, roumaino-suabe, serbo-suabe, rédigé vers 1767, par un prêtre de Banat ; il se trouve dans le manuscrit n° 269 de la Bibliothèque Nationale de Belgrade 3, et c’est le premier dictionnaire à employer une langue slave moderne ; 4) Pâcurariul sau lexiconul pâcura-riului románese, écrit à Bucarest par le moine Macarie et achevé en 1778. Provenu de la Bibliothèque centrale de Bucarest (n° V 5), cet intéressant et riche dictionnaire qui renferme des mots slaves modernes, surtout russes, aussi bien que de nombreux synonimes roumains pour un même mot slave, a été signalé par B. P. Hasdeu 4 ; celui-ci en a cité quelques exemples dans son Magnum Etymologicum Romaniae 5. Peu après cette date, à savoir en 1789, on publie à Iassy, pour la première fois, un ouvrage lexicographique indépendant : în scurt adunare nume-lor... de Mihail Strilbitchi, dictionnaire russe-roumain dont les environ 1500 mots sont groupés par thèmes et qui ouvre la série des publications de ce genre destinées à l’apprentissage des langues étrangères modernes 6. Bien que de pareils ouvrages n’aient pas une grande valeur scientifique, parce qu’ils ne représentent pas un progrès sensible par rapport au siècle précédent, on ne saurait les négliger sans omettre le chaînon qui rattache l’époque ancienne de notre culture à l’époque moderne ; ils ont été en même temps des instruments nécessaires aux traductions du slavon et des langues slaves modernes, ainsi qu’à l’apprentissage de ces dernières. § 5. Les commencements de la lexicographie slavo-roumaine dans les Principautés Roumaines sont suivis de près sinon accompagnés des premières grammaires roumaines, tributaires, au début, de la même tradition. En effet, la meilleure Grammaire de la langue slavonne de l’époque (rpd/H/HdT¡KH CîUkeh-ckH/în npdKHANOk c VNiviMid), publiée en 1619 par le réputé lettré russe Meletij Smotrickij à Evie, près de Wilna 7, figurait déjà depuis 1650 dans la bibliothèque de l’érudit roumain Udriste Nâsturel, et cinq ans après, en 1655, était copiée à Tîrgoviste par le hiéremoine Stefan. Un exemplaire de l’édition de 1648, imprimée à Mcsccu et ayant appartenu à l’historien humaniste 1 Chreslomatie romàna, I-er tome, Leipzig-Bucarest, 1891, p. 355-—357. Cf. G r. Creju, op. cit., p. 51. 2 G r. C r e ( u, op. cit., p. 51—55; M. S e c h e, op. cit., p. 13—14. 3 E. Turdeanu, Din vechile schimburi culturale..., p. 197—198. 4 Cuvente den bâtrîni, I, p. 260. 5 I-er tome, Bucarest, 1S86, coll. 211, 751 ; IIe tome, 1887, coll. 1259. Cf. Gr. Cretu , op. cit., p. 55—56; M. S e c h e, op. cit., p. 14. 6 Voir V. Vascenco, Influente rusepti în limba tipâriturilor lui Mihail Strilbifchi, dans SCL, IX, 1958, n° 2, p. 231—242 (suivi d’une bibliographie); M. S eche, op. cit., p. 17—18. 7 Voir I. V. J a g i 6, Hcmopuft cmbhhckoù cjiu.io.ioeuu, p. 28—31.