110 SILVIA NITA ARMA?.. 52 roum. dial, besicâ — ukr. basega (mais aussi besycha) ; roum. colastrâ — scr. kulizdra. Inversement, il y a des langues où l’on rencontre des mots présentant des phénomènes d’assourdissement : ukr. strunka (roum. slrungâ) à côté de strunga ; scr. berikat(a)—roum. beregatâ. D’autres mots d’emprunts ont développé une voyelle euphonique pour faciliter la prononciation pénible du groupe de consonnes. Ainsi, roum. tare ■— ukr. carok, pol. carek, corek, slov. carok, mor. cârek. Il est évident que ce traitement s’explique aussi comme un résultat de l’adaptation morphologique. Phénomène de métathèse : pol. karelasz — roum. câlâras. Pour certains mots, l’ukrainien a adapté ses consonnes palatales au lieu des consonnes dures du roumain : d, t, l, r, t ; celles-ci ont donné : roum. bade — ukr. bad’o ; roum. merinde — ukr. merend’a ; roum. gâleatâ — ukr. galet’a ; roum. colastrâ — ukr. kol’astra, kul’astra ; roum. culmis — ukr. kul’myc ; roum. vâcar — ukr. vakar’ ; roum. altitâ — ukr. altyc’a; roum. arsitâ — ukr. arsyc’a. Il convient de remarquer, comme un résultat des emprunts effectués au roumain, la réintroduction dans les parlers respectifs de sons qu’ils avaient abandonnés (le cas du roum. dz en scr.) 1 ou la consolidation de ces sons (cas du slov. dz). L’accent. Dans les langues slaves dont l’accent est fixe, les mots d’emprunts modifient leur accent d’après la distribution de ce dernier dans la langue qui effectue l’emprunt. Ainsi, indépendemment de leur accent en roumain, les mots empruntés par : — le polonais portent l’accent sur l’avant-dernière (roum. pûtirâ — pol. puciéra) ; (roum. strigôn — pol. strzÿgon) ; — le tchèque et le slovaque portent l’accent sur la première (roum. strigôn — slov. strÿgon) ; (roum. colîbâ — tch., slov. kôliba) ; (roum. tigâie — slov., tch. cigaja) ; En bulgare, ukrainien, russe et biélorusse, dont l’accent n’est pas fixe, les mots de provenance roumaine gardent leur accent d’origine : (cf. roum. mâmâligâ — bg. malaliga, ukr. mamalyga, rus. mamaliga, brus, mamalyga). En serbocroate, l’accent se déplace de règle d’une syllabe vers le commencement du mot (roum. durmitôr — scr. Durmltor), mais souvent aussi demeure sur place (roum. bârbat — scr. Barbàtovic, Barbàtovo). Adaptation de mots de provenance roumaine au système morphologique des langues slaves. Ce phénomène n’a pas soulevé de problèmes spéciaux et n’a pas donné lieu à des perturbations ou à la création de nouvelles catégories ou de nouveaux types. De règle, les noms (substantifs) masculins ou neutres en roumains (pour la plupart se terminant par une consonne) sont devenus, par leur pénétration dans les langues slaves, des substantifs du genre masculin, étant donné que dans ces langues c’est le masculin qui 1 V. V escu, Un imprumut romànesc in sistemili fonologie al unui grai sirbesc din Banat, dans « Limba romàna », XV, 1967, no. 3.