360 C. N. VELICHI 8 Donc, les liens de cette famille et son origine aroumaine ne sauraient plus maintenant faire l’objet d’un doute 1. Mais les rapports du poète G. Pe-Sacov avec ses parents établis à Craiova une quarantaine d’années plus tard n’ont jamais été — pour des raisons par nous inconnues — ni très bons, ni très étroits. Il y a une allusion à cet état des choses dans la lettre qu’il adresse à Negotin, à sa femme Persida, tn 1835, avec la prière d’orthographier son nom « Ghecrg Hagi Pesacov » au lieu de « Gheorghi » sur les lettres qu’elle lui enverra désormais, « à cause de cet âne de Gheorghi Pisicov qui ouvre tes lettres » 2. Il paraît qu’une épidémie s’est abattue en 1808 sur la maison de Hagi Toma Peàacov, à Negotin. Les soins de deux médecins, dont l’un appelé de Belgrade à cette intention, n’ont guère réussi à sauver que deux jeunes gens, et Hagi Toma, ainsi que sa seconde femme y trouvent la mort cette année même (1808). La mise au point de ses comptes avec Avram, l’associé de Vidin, dura longtemps, poursuivie par dame Enka, femme de ce dernier. Ainsi qu’il apparaît de certaine liste de frais, les difficultés naissaient des relations commerciales que les deux associés entretenaient dans les villes de Craiova et de Bucarest et dans quelques autres cités marchandes, d’où il fallait convoquer les témoins au procès. Cette liste de frais montre que toute la famille résidait à Negotin, à l’exception de Georges Peiacov, qui habitait Vidin. Ses soeurs se sont mariées à Negotin : Catherine avec Manolaké Sismanoglu, marchand de Vidin, et Annie avec Nesa Nedelcovic, de Negotin 3. C’est de là que ses deux frères étaient partis, Nicolas pour Craiova et Vidin, Hristaké pour « l’Allemagne », en réalité le Banat, alors province autrichienne. Tenir les comptes de la famille était à la charge de Georges, le cadet, mais en même temps le plus savant d’eux tous. Ce procès de partage avec les héritiers d’Avram n’était pas, du reste, facile à mener. Parfois, Georges était arrêté par les Turcs, d’autres fois c’étaient les Turcs qui lui venaient en aide, payant sa rançon. En tout cas, Pesacov note que durant les trois premières années le procès fu mené « au péril de ma vie » 4. Mais la maison était riche, puisqu’en trois ans seulement les frais pour la nourriture et l’habillement de la famille et de ses serviteurs montaient à 4.500 thalers 6. 1 Les PeSacov étaient fort nombreux à Craiova, occupant une place en vue dans la vie sociale de la ville. Plusieurs maires de la ville ont porté ce nom (C. G. Peiacov, G. Pesacov, Iancu Peiacov député, August Pesacov, avocat, journaliste, publiciste et vice-président de la Chambre, etc.). D’autres ont repris le nom de Pesica, cf. G. Orman, op. cit., p. 217—218; M. Theodorian-Carada, August Petacov, dans « Arhivele Olteniei » XIX, Craiova, 1940, no. 107—112, p. 302—304. Voir aussi Cornelia Papacostea Danielopolu, Metnorii bucurestene din anii prtmergàtori unirii priwcipatilo", dans Materiale de istorie si muzeografie», IV, Bucarest, 1966, pp. 339—396. 2 Bibliothèque de l’Académie Roumaine, Mss. 1276, ff. 17—17v. 3 Cf. les lettres de Pesacov à Persida, Mss. 1276, f. 28. 4 « Socoteala mea... », Mss. 1277, f. 115v. 5 Ibidem.